Lors du second tour de la présidentielle, 8,5% des votants ont choisi de déposer un bulletin blanc dans l'urne, un record remis en jeu pour les législatives.
Généralement, il s'agit d'un moyen d’exprimer sa contestation et son mécontentement face aux candidats présents, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ici. Mais, si le soir des résultats, le nombre de votes blancs sera bien annoncé, ces suffrages ne seront pas pris en compte.
Qu’est-ce que le vote blanc ?
Le vote blanc consiste à mettre, dans l’urne, une enveloppe vide ou contenant un bulletin blanc. Il se distingue du vote nul - bulletin annotés, déchirés, non réglementaire ou sans enveloppe – et de l’abstention, qui consiste à ne pas voter.
Les votes blancs sont pris en considération, c’est-à-dire qu’ils sont comptabilisés séparément du vote nul et mentionnés dans les résultats du scrutin. Mais ils n’interviennent pas dans le nombre des suffrages exprimés.
Petite histoire du vote blanc en France
L’histoire du vote blanc est intimement liée à celle du droit de vote. En mars 1848, le suffrage universel masculin est adopté, et le vote devient secret, ce qui entraîne l’augmentation du nombre de vote blanc.
En 1952, un décret de loi confirme la règle juridique - appliquée depuis de nombreuses années déjà - selon laquelle le vote blanc est assimilé à un vote nul. Le sort de ce vote est intimement lié à l'histoire de la démocratie en France depuis longtemps.
En effet, plus de 60 propositions de loi pour la reconnaissance du vote blanc ont été déposées devant l’Assemblée nationale au cours des 140 dernière années. Le 21 février 2014, la loi sur la reconnaissance du vote blanc est promulguée. Il est ainsi reconnu, mais pas décompté, puisque l’amendement à ce sujet a été supprimé.
Un parti du vote blanc
Peu de candidats évoquent la question du vote blanc. Benoit Hamon, le candidat de la gauche à la présidentielle, proposait de soumettre à référendum la question du vote blanc. Jean-Luc Mélenchon proposait de reconnaître le vote blanc comme suffrage exprimé.
Le parti Citoyens du Vote Blanc a voulu présenter un candidat aux élections présidentielles de cette année. Stéphane Guyot devait représenter le vote blanc, de sorte que les voix qui lui étaient destinées auraient été comptabilisées, tout en étant des « vote blanc ». Mais le candidat Citoyens du Vote Blanc n’a obtenu que neuf parrainages. Ce parti ne sera donc pas représenté.
Des représentants du parti seront en revanche présents dans 82 de circonscriptions pour les législatives.
Le vote blanc dans le monde
En Suisse, les votes blancs sont considérés comme valides, mais ils n’ont un poids électoral que dans les élections majoritaires de certains scrutins locaux. Aux Pays-Bas, comme en France, le vote blanc est reconnu mais pas comptabilisé. En Suède, ils sont valides pour les référendum uniquement.
En Espagne, le vote blanc est reconnu, et décompté. Mais il n’est pas pris en compte pour la répartition des sièges à pourvoir. Aucun siège au Congrès ne peut donc être non attribué. Au Pérou, si deux tiers des votes sont blancs et nuls, le scrutin annulé.
En Colombie, le vote blanc est reconnu comme tous les autres votes. S’il obtient la majorité absolue, l’élection est invalidée, et les candidats qui s’y étaient présentés ne le peuvent plus au scrutin suivant.