Le collectif qui coordonne le mouvement social en Guyane a salué mercredi soir «des avancées significatives» dans le projet d'accord du gouvernement, mais maintient les barrages qui paralysent le territoire.
Après une journée de discussions et d'analyse du document envoyé mardi soir par le gouvernement, le collectif Pou la Gwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle), qui porte des revendications sécuritaires, économiques et sociales pour permettre au territoire d'outre-mer de rattraper son retard sur l'Hexagone, a annoncé le maintien des barrages, a expliqué Davy Rimane, porte-parole du collectif.
Le collectif a apporté «quelques modifications», et a renvoyé une nouvelle version du texte. «Une fois qu'il est signé, les barrages sont levés», a expliqué M. Rimane.
Il a appelé à une «journée ville morte» pour jeudi, «dernier uppercut» ou dernier «tour de clé», pour «marquer le coup et clôturer cette phase». Un meeting est prévu à 20h, «point d'orgue» pour informer la population.
Une signature possible
Il a assuré que le mouvement était «à l'orée d'une signature possible», à quelques jours de la présidentielle.
De son côté, le préfet de Guyane Martin Jaeger a affirmé à la presse que le texte était «dès ce soir» soumis à signatures. «J'estime que maintenant nous devons passer à une phase de mise en oeuvre des accords» et que «nous puissions revenir à la normale», a-t-il insisté.
«Le préfet dit ce qu'il veut. Le document dont il a parlé c'est le document qu'on nous a envoyé hier soir», et que le collectif a encore amendé. Mais «qu'il se rassure, on accueille ce document de façon positive, il y a quelques modifications à porter pour le finaliser», a répondu M. Rimane.
Parmi les éléments positifs du texte, il a souligné que le gouvernement «légitimait les 2,1 milliards» supplémentaires réclamés par le collectif, alors que le Premier ministre avait d'abord parlé de revendications «irréalistes». Mais le gouvernement veut intégrer cela dans un futur «plan de convergence» (prévu par la loi égalité réelle outre-mer), ce que ne souhaite pas le collectif.
Là encore, un discours différent de celui du préfet, qui a affirmé que s'il n'était «pas hostile» à ce que d'éventuelles plaintes de l'administration n'aboutissent pas, il ne donnait «pas d'ordre au procureur».