Jean-Luc Mélenchon a dévoilé en novembre, lors d’une convention à Saint-André-Lez-Lille (Nord), ses dix mesures prioritaires pour 2017.
Classées par ordre de préférence par les 11.362 membres de La France insoumise, l'ensemble de ces propositions constituent la base du programme de Jean-Luc Mélenchon en vue de la présidentielle, selon les organisateurs du projet.
Le refus du Tafta
Il s'agit de la principale préoccupation des militants de La France insoumise, désignée par plus de 48 % des voix. Les partisants de Jean-Luc Mélenchon souhaitent l'arrêt des négociations avec les Etats-Unis et n'acceptent pas celui établi avec le Canada (Ceta). Le traité de libre-échange est un projet visant à libéraliser les liens commerciaux entre l'Union Européenne et les Etats-Unis. L'une des principales craintes face à ce traité est que les industriels américains imposent leurs réglementations et vendent à l'Europe des OGM, du poulet lavés au chlore ou encore du boeuf aux hormones.
Jean-Luc Mélenchon n'a cessé de manifester son opposition au texte de loi travail. «Avec la loi El Khomri, les ultrariches vont nous prendre 1,45 euro par heure supplémentaire travaillée», avait-il déclaré en meeting à Toulouse, en août dernier. Beaucoup estiment en effet que ce texte favorise les employeurs au détriment des employés.
L'instauration de la «règle verte»
L'écologie occupe une place d'importance dans les propositions du candidat à la présidentielle. Il avait d'ailleurs défendu l'idée de «règle verte» dans un livre éponyme, en 2012. L'objectif de cette mesure, plébiscitée par 38,5 % des militants : marquer une rupture avec la règle d'or budgétaire en partant du principe de ne pas épuiser les ressources naturelles. Considérant que «l’urgence écologique est une question fondamentale», Jean-Luc Mélenchon veut mettre en place un «changement global de notre façon de produire, d’échanger et de consommer, pour mener une vie en harmonie avec la nature dont nous sommes partie prenante»
La «refondation démocratique» des traités européens
Jean-Luc Mélenchon souhaite donner plus de poids à la parole des citoyens. Ainsi, il propose une «refondation démocratique» des traités européens. Cette idée occupe la quatrième place du programme avec 38 % d'opinions favorables.
La mise en place d'un plan de transition énergétique
Selon les adhérents, qui cautionnent l'idée à 36 %, il est nécessaire de miser sur un vaste plan de transition énergétique. Cela signifie, selon le candidat de gauche, de se tourner vers les énergies renouvelables et de sortir du nucléaire. Jean-Luc Mélenchon entend investir 50 milliards d'euros pour faire face à «l'urgence écologique», dont 25 pour le développement des énergies vertes.
Le droit de révoquer des élus
La proposition est validée par plus d'un tiers des votants (35,5 %). Il s'agit d'intégrer davantage de démocratie participative, en donnant aux citoyens le droit de révoquer un ou une élue, y compris en cours de mandat.
Le recours au référendum
L'arme du référendum est fréquemment désignée par les candidats à la présidentielle. Pour Jean-Luc Mélenchon, il s'agit d'une vieille proposition, indispensable selon lui pour davantage associer le peuple dans les prises de décisions. Soutenue par 35 % des sympathisants, l'idée vise à engager par référendum le processus de réunion d'une Assemblée constituante.
La protection des biens communs
Le candidat de gauche accorde de nouveau une place centrale à l'écologie. Ainsi, il entend placer la «protection des biens communs», tels que l'eau, l'air, le vivant ou encore la monnaie, en tant que priorité. Plus de 33 % des militants soutiennent cette mesure.
La séparation des banques
Afin d'éviter de nouvelles dérives sur la place financière, Jean-Luc Mélenchon propose de défendre la séparation des banques d'affaires et de détail. En plus de cette proposition votée à plus de 31 %, le candidat souhaite créer un pôle public bancaire.
Le Smic à 1.300 euros
Priorité pouvoir d'achat. Selon lui, il est nécessaire de pousser les Français à consommer. Pour cela, il propose d'instaurer un Smic mensuel à 1.300 euros nets, contre 1 143,72 euros aujourd'hui. Jean-Luc Mélenchon entend également revaloriser les salaires des fonctionnaires. Environ trois militants sur dix (28 %) ont désigné ces mesures comme prioritaires.
Sur ce point, le candidat à la présidentielle prévoit une hausse de la dépense publique de l'ordre de 173 milliards sur le quinquennat afin de financer notamment l'augmentation des salaires.