Le chef d'état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, plaide mercredi dans Les Echos pour un effort budgétaire accru en matière de défense, soulignant qu'«on ne gagne pas une guerre sans effort de guerre».
Au surlendemain de l'attentat au camion-bélier qui a fait 12 morts lundi soir à Berlin, le chef d'état-major des armées signe une tribune dans le quotidien économique où il demande «une hausse progressive du budget de la défense» pour atteindre les 2% du PIB, contre 1,77% actuellement. Il s'agit de «rester capable d'assurer, dans la durée, la protection de la France et des Français face au spectre complet des menaces», écrit-il.
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«Le prix de la paix c'est l'effort de guerre»
«Il faut comprendre que le moindre décalage de cohérence entre les menaces, les missions et les moyens s'apparente au grain de sable qui grippe le système et conduit à la défaite», ajoute le général de Villiers, pour qui «on ne gagne pas une guerre sans effort de guerre». Saluant la fin de la «tendance baissière des trente-cinq dernières années», rendant hommage au «volontarisme» du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, le général estime que «désormais, pour les armées, cet effort doit se traduire par une hausse progressive du budget de la défense pour rejoindre la cible de 2% du PIB, avant la fin du prochain quinquennat».
L'effort demandé «ne pourra être ni allégé ni reporté, en dépit de la complexité de l'équation budgétaire étatique prévisionnelle», fait-il valoir en ajoutant en guise de conclusion : «le prix de la paix c'est l'effort de guerre». Le projet de budget de la Défense pour 2017 s'élève à 32,7 milliards d'euros, à 1,77% du produit intérieur brut (PIB), ce qui marque une stabilité par rapport à 2016. La France s'est engagée à le porter à 2% du PIB d'ici 2025 dans le cadre de l'Otan.
Suffisant pour Hollande
François Hollande a souligné à la sortie du Conseil des ministres que le budget de la Défense avait été augmenté durant son quinquennat, estimant qu'il était actuellement suffisant même s'il faudrait des «efforts supplémentaires» dans les prochaines années.