Une conversation édifiante. Roxanne, une parfaite anonyme, a raconté sur le Web sa rencontre, dans le IIe arrondissement de Paris, avec un homme aux intentions malveillantes. L’exemple même de ce que peuvent endurer les femmes victimes de harcèlement sexuel.
Son témoignage, poignant, a été publié sur Konbini et corroboré par des extraits sonores de la courageuse conversation qu’elle a eue avec son agresseur. Les faits remontent au mardi 13 décembre. Ils sont survenus dans la cage d’escalier de la jeune femme où l’homme à qui elle a à faire l’a suivie après l’avoir repérée dans une rue parisienne.
«Alors que je monte les premières marches, je sens une présence dans mon dos. Je me retourne, je vois cet homme […]. Les secondes se font plus longues, mon intuition m’alerte, mais je ne m’arrête pas, j’espère encore qu’il ne s’agit que d’un voisin», écrit Roxanne.
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«Fais-moi un bisou»
Mais cette Parisienne se rend rapidement compte des réelles intentions de l’individu à qui elle est confrontée. «Je me retourne. Le regard qu’il pose sur moi est répugnant, il me sourit, comme pour m’amadouer. Ses deux mains dans les poches, il est peut-être armé, ou pas. Coincée dans la minuscule cage d’escalier, je me vois potentiellement mourir, finir dans de tristes statistiques», explique-t-elle.
Roxanne décide alors de se saisir de son smartphone pour enregistrer la discussion, celle-ci publiée sur SoundCloud le 15 décembre fait depuis le tour des réseaux sociaux. A l’écoute de l’échange, on ne peut que saluer le courage de la jeune femme. Celle-ci n’a pas hésité à tenir tête à son interlocuteur, auteur de propos déplacés («Fais-moi un bisou») et d’explications grotesques («Je me suis trompé de bâtiment») pour justifier sa présence dans le même lieu qu’elle.
Désorienté par le bagout de son interlocutrice, l’homme a fini par prendre la fuite. Après avoir tenté de porter plainte le lendemain, la jeune femme, elle, se serait heurtée au refus de l’agent d’accueil en faction ce jour-là au commissariat de police. «Vous savez Mademoiselle, à Paris, des gens se suivent tous les jours», lui aurait-on expliqué.