L'astronaute Thomas Pesquet s'est prêté mardi dans la station ISS à un protocole de recherche scientifique dédié à l'atrophie musculaire, dont les résultats doivent aider à la réadaptation des personnes longtemps alitées ou permettre à l'homme d'arriver en forme sur mars.
Cette expérience de cinq heures, en collaboration avec l'astronaute russe Serguey Ryzhikov, a été coordonnée et suivie en direct par le Centre d'aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (Cadmos) du CNES à Toulouse.
Pendant un vol spatial d'une durée de six mois, "un astronaute va perdre de 20% à 30% de sa masse musculaire même s'il fait des exercices quotidiens", a expliqué Alain Maillet, responsable des expériences physiologiques au CNES. L'idée est d'étudier sur "le cobaye Pesquet cette perte de masse musculaire. Pour le Français, la recherche se porte autour de son genou droit et de sa cheville droite. Un travail qui se fera en trois temps avec de nouvelles mesures effectuées dans dix jours et les dernières 30 à 45 jours avant son retour sur terre. Par ailleurs, avant de décoller, il a subi une biopsie.
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Pour ce protocole, le Français s'est assis dans une sorte de fauteuil, où sa jambe droite a été bloquée avec à côté un échographe, un électromyogramme et un stimulateur électrique. Il a dû lever ou pousser avec sa jambe pendant qu'on lui envoyait de l'électricité. Chaque réponse de ses muscles était enregistrée.
"Quand les astronautes reviennent, ils bénéficient généralement d'une guérison naturelle. L'idée est de comprendre pour pouvoir l'appliquer aux malades longtemps alités qui perdent de la musculature. Mais nous souhaitons aussi préparer les hommes à arriver en forme sur mars. Cela sera des missions très longues", ajoute Sébastien Barde, responsable du Cadmos.
Le Cadmos a pour mission de préparer, d'organiser et d'assurer l'exécution des missions scientifiques devant être réalisées en micropesanteur, à bord de l'ISS, d'une capsule récupérable, d'une fusée-sonde ou de l'Airbus Zéro-G.