En rang serré pour un passage sous les drapeaux. Près de trois Français sur quatre (74 %) se déclarent aujourd’hui favorables au rétablissement du service militaire obligatoire.
C’est le résultat sans appel d’un sondage de l’Institut CSA réalisé en exclusivité pour Direct Matin, quinze ans jour pour jour après la fin de la conscription, décidée sous la présidence de Jacques Chirac.
Toutes catégories confondues, de l’employé au retraité, en passant par l’électeur de gauche ou le jeune de moins de 25 ans, la population estime ainsi à une écrasante majorité que ce rite de passage pourrait se révéler bénéfique.
Des valeurs morales recherchées
«Cette demande consensuelle traduit une volonté d’ordre et de discipline, de retour à des valeurs morales comme la sécurité ou la fermeté. C’est dans l’air idéologique du temps», explique Julie Gaillot, directrice adjointe du pôle Society chez CSA.
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Dans le détail, la couleur politique des personnes sondées ne change pas foncièrement la donne. Quatre sympathisants de droite sur cinq (80 %), et plus de neuf partisans du Front national sur dix (93 %), sont ainsi favorables au retour de la conscription. Mais, plus surprenant, les sympathisants de gauche – historiquement moins attachés aux préceptes militaires – sont tout de même 64 % à approuver une telle mesure.
Les plus jeunes moins convaincus
On peut également noter que la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de diplôme des personnes interrogées font légérement varier les résultats : quand 81 % des employés et ouvriers préconisent le rétablissement du service obligatoire, les cadres, eux, ne sont que 67 % à regretter sa disparition.
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En outre, plus on avance en âge, plus la nostalgie de la conscription augmente. Un peu plus de la moitié des jeunes de 18-24 ans (55 %), qui seraient directement concernés par le rétablissement de cet engagement national, souhaitent ainsi le réinstaurer, contre 78 % des plus de 65 ans.
En revanche, très peu de différences existent en fonction du sexe. Trois hommes sur quatre (75 %), soit autant que les femmes (74 %), souhaitent le retour du service.