La construction d’un mur de quatre mètres, financé par le gouvernement britannique à hauteur de plus de 2 millions d’euros, va commencer à Calais.
Le financement de ce mur est inclus dans le cadre d’un accord signé entre la France et le Royaume-Uni et qui prévoit une contribution financière britannique pour sécuriser le port de Calais. Une sécurisation qui passe donc par la construction de ce mur, long d’un kilomètre et haut de quatre mètres.
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Un mur de béton orné de fleurs
Ce mur sera érigé de chaque côté de la route qui mène au port pour protéger l'itinéraire des camions (la rocade). De fait, cette route est fréquemment prise pour cible par des migrants qui y placent des obstacles (caddys, troncs d’arbres) pour essayer d’arrêter les camions le temps de monter dedans.
Fabriqué en béton, le mur sera orné de plantes et de fleurs pour réduire l’impact visuel sur la zone. Sa construction devrait être achevée d’ici à la fin de l’année. «Nous avons déjà installé la clôture. Maintenant on est sur le point d’ériger un mur», a ainsi déclaré Robert Goodwill, ministre de l’Immigration au Royaume-Uni.
«Un gaspillage d’argent»
La construction de cette structure a été vivement critiquée par les riverains qui l’appellent déjà «la grande muraille de Calais». Les travailleurs humanitaires présents dans la zone sont eux aussi vivement opposés au projet, comme François Guennoc, secrétaire de l’Auberge des migrants : «Quand vous érigez un mur, les gens trouvent des moyens de le contourner. C’est un gaspillage d’argent. La seule conséquence c’est que la traversée sera plus dangereuse pour les migrants, et que les passeurs vont augmenter leurs tarifs. Les gens vont juste prendre plus de risques». Plusieurs manifestations ont d’ailleurs déjà eu lieu à Calais contre la construction de ce mur.
Un porte-parole de la Road Haulage Association (association des transports routiers) a pour sa part déclaré que ce mur était une très mauvaise utilisation de l’argent des contribuables. À ses yeux, sécuriser les routes aux abords de Calais était bien plus important.
Pourtant, Robert Goodwill croit beaucoup en ce projet qui s’inscrit dans un ensemble de mesures. À ses yeux, «il y a encore beaucoup à faire». En poste depuis le 16 juillet dernier, le ministre de l’Immigration n’a pas encore eu l’occasion de venir découvrir la jungle de Calais de ses propres yeux, mais s’est engagé à s’y rendre le plus rapidement possible.