La ministre du Droit des femmes, Laurence Rossignol, lance ce jeudi 8 septembre une campagne contre le sexisme au travail.
Un comportement néfaste «niché dans notre inconscient collectif», selon la ministre. En effet, d'après un sondage CSA commandé par le gouvernement, près de la moitié des femmes (40 %) a déjà subi une humiliation ou une injustice liée à son sexe, quand une sur deux dit avoir changé sa façon de s’habiller dans son entreprise pour ne pas attirer les commentaires. Le gouvernement a donc décidé de prendre les choses en main auprès de la population.
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Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP), regrette ainsi que la «tolérance au sexisme (soit) sans commune mesure avec d'autres discriminations». Elle ajoute : «Jusque dans les années récentes, on parlait de machisme, d'incivilité, d'attitudes inappropriées, de propos graveleux, de dragueurs un peu lourds. Or c'est du sexisme, mais on ne le disait pas».
Une ancienne responsable «en apnée»
Une ancienne membre d'une grande entreprise de conseil témoigne de ses malheurs passées : «J'étais en apnée, je craignais toujours d'être jugée, je ne me suis jamais sentie à ma place». Pendant cinq ans, elle a encaissé les réflexions machistes, les regards déplacés sur sa tenue et les reproches sur son travail, sans rapport avec le registre professionnel. Et de conclure avec amertume : «Les femmes avaient toutes la réputation d'être là pour d'autres raisons que leurs compétences».