François Fillon, candidat à la primaire de la droite, a lancé sa campagne en attaquant, dimanche 28 août, à l'occasion d'un meeting réunissant 3.000 militants à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), son rival Nicolas Sarkozy. En cause, les procédures judiciaires dans lesquelles l'ancien chef de l'Etat est impliqué.
«Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?», a questionné François Fillon en référence aux affaires Bygmalion et Bismuth, deux dossiers dans lesquels Nicolas Sarkozy est mis en examen. «Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable», a continué l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy dans un discours truffé d'attaques contre l'ancien président des Républicains.
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«Avoir une haute idée de la politique signifie que ceux qui briguent la confiance des Français doivent en être digne. Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs», a assené le député de Paris. «L'élection présidentielle ne peut pas se réduire aux enjeux sécuritaires pôur mieux oublier les 6 millions de chômeurs et les 2.000 milliards de dettes», a également affirmé François Fillon distancé dans les sondages pour la primaire des 20 et 27 novembre.
L'antithèse de Nicolas Sarkozy
«Je suis candidat à l'élection présidentielle parce que je ne veux pas que mon pays soit livré aux démagogues qui ne peuvent que le conduire au désastre», a-t-il ajouté. «Je ne perds pas mes nerfs. Je ne participe pas au concours Lépine des solutions les plus stupides et les plus imbéciles, censées lutter contre le terrorisme. Non, enfermer des dizaines de milliers de suspects sans contrôle et sans jugement ne réduira pas le risque d'attentat mais l'aggravera», a-t-il affirmé en référence à la proposition de Nicolas Sarkozy de mettre «en rétention surveillée» les fichés S.
Autre pique : «non, l'Etat de droit n'est pas un obstacle à la lutte contre le terrorisme, c'est au contraire la meilleure arme contre les totalitaires qui en veulent à nos libertés», alors que l'ancien chef de l'Etat a repoussé d'un revers de main les «arguties juridique» qui empêcheraient de lutter contre le terrorisme». «Je suis candidat à la présidence de la République pour lui rendre sa dignité», a assuré François Fillon.