Les catholiques sont appelés lundi à «prier pour la France» à l'occasion de l'Assomption, en particulier à Lourdes où 25.000 personnes sont attendues sous haute sécurité, près de trois semaines après l'assassinat du père Hamel dans une église de Normandie.
Sur la prairie des sanctuaires de Lourdes (Hautes-Pyrénées), où affluent depuis jeudi des milliers de pèlerins, une messe en plein air doit s'ouvrir à 10H00 pour célébrer l'Assomption de la Vierge Marie, ce qui représente pour les catholiques la montée au ciel de la mère du Christ.
Le cardinal Philippe Barbarin, assisté par d'autres prêtres, doit présider cette cérémonie sur le thème de la «miséricorde», alors que 34 autres messes sont prévues au cours de la journée dans les différents lieux de culte du domaine marial, encadré par un dispositif de sécurité exceptionnel face à la menace terroriste.
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Dans tout le pays, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, a appelé les fidèles à «prier pour la France» face aux «épreuves» qu'elle «traverse», et à faire sonner les cloches des églises à midi. Les croyants sont également invités à se «recueillir dans une église» et à «allumer une bougie» en hommage à Jacques Hamel, assassiné le 26 juillet en pleine messe à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, lors d'un attentat revendiqué par l'organisation Etat islamique (EI).
«Les catholiques seront au rendez-vous», a assuré vendredi Vincent Neymon, directeur de la communication de la CEF, soulignant le "contexte difficile" et «l'état de tension dans le pays». Si «prier pour la France a souvent tenu une place particulière le 15 août pour les catholiques», comme l'a souligné Mgr Pontier, cette tradition avait perdu de sa vigueur après la Seconde Guerre mondiale.
Pas politique
Cette prière nationale n'est pourtant pas une prière «politique», a insisté M. Neymon, y voyant «un temps de rassemblement» et ajoutant que la CEF n'avait pas proposé de formule de prière spécifique.
A Lourdes, cette prière doit avoir lieu dans l'après-midi à la grotte de Massabielle où, selon l'Elise catholique, une jeune bergère, Bernadette Soubirous, a vu Marie en 1858. Traditionnelle dans les sanctuaires, la prière «va prendre une couleur particulière cette année», selon Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, «parce que, au fond, on se rend compte que nous sommes la cible d'attentats terroristes, et que c'est notre pays qui est visé, pas seulement l'Eglise catholique».
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A Rouen, l'archevêque Dominique Lebrun a invité les fidèles «à se rendre et à prier» avec lui sur la tombe du père Hamel en fin d'après-midi, après une messe dans la matinée à laquelle doit assister Mgr Pontier.
Venu «inspecter» le dispositif de sécurité mis en place pour le pèlerinage du 15 août, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait affirmé samedi sa "solidarité" avec les catholiques, au moment où ils «s'apprêtent à vivre une fête qui parle pour eux.» Le ministre avait aussi dit sa «gratitude» et sa «très grande reconnaissance pour le discours extrêmement responsable" des évêques après l'attentat du 26 juillet.
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Après cet assassinat, qui a eu lieu un peu plus d'une semaine après l'attentat de Nice (85 morts et plus de 400 blessés), de nombreux musulmans se sont rendus dans les églises pour témoigner de leur solidarité envers leurs «frères» chrétiens et de leur rejet du jihadisme.
Selon une étude Ifop, environ 65% des Français se déclaraient catholiques en 2010, mais seuls 7% des catholiques disaient se rendre à la messe au moins une fois par mois.
En dehors des célébrations religieuses, de nombreux évènements festifs sont prévus lundi à travers la France - feux d'artifice, bals populaires, fêtes culturelles - dont certains ont été annulés pour des raisons de sécurité.