Une deuxième étape parlementaire. Après l’Assemblée le mois dernier, le projet de loi travail arrive aujourd’hui en séance publique au Sénat.
Le gouvernement va donc s’engager dans une nouvelle bataille politique, car la chambre haute, majoritairement de droite, a apporté plusieurs modifications au texte. L’objectif : «relancer l’apprentissage, donner des marges de manoeuvre aux PME et des droits nouveaux aux salariés en matière d’intéressement», a ainsi défendu Jean-Baptiste Lemoyne (LR), rapporteur du texte devant le Sénat.
En commission, les parlementaires ont notamment acté la fin des 35 heures et autorisé le travail des apprentis à 14 ans, jusqu’à 10 heures par jour. Le seuil minimum de 24 heures pour le temps partiel a également été supprimé. «La droite sénatoriale sacrifie le droit du travail», a réagi Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat.
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Toutefois, après un vote solennel, prévu le 28 juin, le texte devra encore retourner devant les députés. Le projet de loi devrait être présenté début juillet à l’Assemblée Nationale, qui aura le dernier mot sur son contenu. C’est pourquoi François Hollande voit les deux semaines de débats à la chambre haute comme le moyen de calmer la grogne sociale. «Nous verrons ce que la droite proposera. La comparaison fera sans doute progresser la raison», a-t-il ainsi avancé.
Car, plus de trois mois après sa présentation, le texte continue de diviser le pays. D’autant que les débats au Sénat débuteront la veille d’une grande manifestation, prévue par les opposants. En effet, la CGT a d’ores et déjà prévenu que la journée de mobilisation, mardi, allait être «énorme», tablant sur un pic de participation.
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Plusieurs secteurs étaient d’ailleurs toujours perturbés par les syndicalistes, ce week-end, comme le transport ferroviaire à la SNCF ou encore le ramassage des ordures, dans certaines villes. Dans tous ces domaines, les contestataires ont de nouveau réclamé le retrait pur et simple de la loi. Une exigence rejetée en bloc par le gouvernement.