Le Premier ministre Manuel Valls a recadré jeudi son ministre des Finances Michel Sapin, qui avait estimé qu'il fallait "peut-être" modifier l'article 2 de la loi Travail, principale pomme de discorde avec les syndicats hostiles au texte, assurant que le gouvernement ne toucherait pas à ce point clé du texte.
"On ne touchera pas à l'article 2", a déclaré sur RMC le chef du gouvernement. "Il est hors de question de changer le cadre", a-t-il insisté, tout en reconnaissant qu'il pouvait "toujours y avoir des modifications, des améliorations", apportées au projet de loi.
Interrogé quelques minutes plus tôt sur LCP, Michel Sapin avait jugé qu'il fallait "peut-être" toucher à cet article portant sur l'articulation entre accords de branche et accords d'entreprise, tout en écartant toute "remise en cause des principes" essentiels du projet de réforme.
"Il faut regarder tout cela dans le détail", et "en finesse", avait-il poursuivi. Mais "il n'y aura pas de remise en cause des principes qui sont dans la loi, parce que ça reviendrait" à le retirer, a-t-il souligné, en fustigeant l'attitude des syndicats hostiles au texte.
Dans une déclaration transmise à l'AFP, Michel Sapin a assuré ensuite, sur la même ligne que le Premier ministre sur cette question: "On ne touche pas à la philosophie générale du texte. L'accord d’entreprise primera donc sur l'accord de branche". "Il peut y avoir des améliorations au Sénat mais la philosophie du texte et celle de l'article 2 ne doivent pas bouger", a-t-il insisté.
La question d'une éventuelle évolution de l'article de 2 du projet de loi avait déjà donné lieu mercredi à un couac entre le gouvernement et le président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux, qui s'était lui aussi dit ouvert à une évolution sur ce point, avant d'être recadré par le gouvernement.