Six mois après les attentats du 13 novembre, la cellule jihadiste responsable des attaques a été en grande partie démantelée. Mais de nombreuses zones d'ombre demeurent.
La dernière avancée majeure remonte au 18 mars dernier, jour de l'arrestation à Molenbeek (Bruxelles) de Salah Abdeslam, le dixième homme des commandos. Une interpellation survenue après quatre mois de cavale, qui n'a pas permis d'empêcher, quatre jours plus tard, les attentats de Bruxelles. Kamikazes, soutiens, complices … Aujourd'hui, les enquêteurs ont identifié une quarantaine de personnes dans le réseau franco-belge. Une vingtaine de suspects ont été mis en examen ou inculpés en France ou en Belgique, véritable base arrière du groupe lié à Daesh.
Abdeslam devra parler
Seul membre encore vivant des commandos du 13 novembre, Salah Abdeslam a été transféré en France en avril, dans le plus grand secret. Il doit être entendu le 20 mai par les magistrats antiterroristes. Lors de sa première comparution, il a assuré qu'il allait "s'expliquer ultérieurement", selon son avocat français, Frank Berton. Il était au coeur de la logistique, lui qui a loué des véhicules et des planques en région parisienne, et déposé trois jihadistes au Stade de France avant d'être exfiltré vers la Belgique. Un rôle qui pourrait l'amener à livrer des informations précieuses.
Car les zones d'ombre sont encore nombreuses. L'identification des commanditaires reste une priorité de l'enquête française, sachant qu'Abdelhamid Abaaoud, tué dans l'assaut du Raid le 18 novembre à Saint-Denis, est considéré comme l'inspirateur des attaques. Mais qu'en est-il de Fabien Clain, vétéran du jihadisme français parti en Syrie, dont la voix résonnait dans la revendication audio des attentats ? Qui a donné le feu vert ? Et comment ont été recrutés les assaillants, grâce à quels financements ?
Un homme a particulièrement retenu l'attention des enquêteurs : celui qui se cache derrière le nom de guerre "Abou Ahmad". Il est soupçonné d'avoir organisé depuis la Syrie des arrivées en Europe.
En attendant Abrini
Reste le cas de Mohamed Abrini, délinquant radicalisé de Molenbeek, qui a reconnu être "l'homme au chapeau" ayant déposé un bagage piégé à l'aéroport de Bruxelles. C'est un autre suspect-clé de l'enquête française, car il a été repéré avec les frères Abdeslam peu avant les tueries de Paris, notamment dans le convoi emmenant les assaillants de la Belgique en région parisienne. Mais son transfert depuis Bruxelles n'est toujours pas d'actualité.