Soumis au régime d’isolement dans la prison de Fleury-Mérogis depuis le 27 avril, Salah Abdeslam focalise l’attention des détenus et d’une bonne partie du personnel pénitentiaire.
Dès son arrivée dans la prison, il était clair que le quotidien de ce détenu serait particulier : l’événement était suivi en direct par toute une partie des résidents de la plus grande prison d’Europe. Son arrivée a d’ailleurs provoqué des fortes réactions de la part des détenus qui l’ont au choix hué ou ovationné.
La directrice de Fleury-Mérogis, Nadine Piquet, cité par RTL, détaille cette attitude des détenus : «Il y avait des applaudissements, maintenant, c’était très partagé. On ne l’a pas ressenti de manière majoritaire au niveau de la population pénitentiaire. Ce n’était pas caractéristique d’une glorification particulière».
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Une ambiance électrique
Glorification ou non, il est clair que le détenu Abdeslam n’est pas un quidam pour ses codétenus. Sa simple présence électrise parfois l’ambiance. Des cris à la gloire de Daesh (souvent en guise de provocation) résonnent parfois.
Plus encore, chaque jour des détenus demandent à pouvoir parler au membre des commandos terroristes qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015. Des demandes qui restent lettre morte : l’administration de la prison multiplie les efforts pour que l’attention des détenus autour de Salah Abdeslam retombe.
Une surveillance en direct
Pour commencer, aucun détenu ne sait précisément où il est incarcéré. L'isolement est complet : les cellules qui jouxtent la sienne ont toutes été vidées, créant une zone de vide autour de lui. Sa cellule de 9 mètres carrés comprend un lit, un bureau et une étagère. Les meubles sont scellés au sol, et la télévision protégée par du plexiglas incassable.
Un surveillant est dédié à la veille des images diffusées en direct par les caméras de surveillance. Salah Abdeslam a chaque jour le droit de sortir deux fois, seul dans une cour dédiée. Il peut aussi emprunter des livres.
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Toute cette attention a un but : empêcher toute éventuelle tentative de suicide du détenu pour permettre à la justice française de le juger. Les surveillants du quartier d’isolement, au nombre de trente deux (huit ont été appelés en renfort depuis l’arrivée de Salah Abdeslam) sont focalisés sur cet objectif. Ils sont d’ailleurs les seuls à qui Salah Abdeslam peut parler tant qu’il n’a pas accès au parloir.