Des peines allant jusqu'à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, ont été requises jeudi au procès des "cols rouges" de Drouot, déménageurs des objets destinés à être vendus aux enchères, poursuivis dans une vaste affaire de vols concernant 50 prévenus.
Ainsi, deux ans de prison ferme, peine aménageable qui peut être purgée autrement qu'en détention, ont été requis contre la quasi totalité des prévenus. Le parquet a également requis des amendes, pouvant atteindre 250.000 euros contre les cinq commissaires-priseurs poursuivis. Et contre les "cols rouges", une interdiction de se rendre à l'hôtel des ventes de Drouot pendant cinq ans a également été requise.
"Contorsions incessantes, peu crédibles"
Dans son réquisitoire, la procureur Laura Tobelem est revenue sur le "système" mis en place: les objets étaient dérobés lors des "enlèvements" du mobilier, ou en salle des ventes. Ils étaient ensuite stockés dans les containers dont disposaient les "cols rouges" dans l'entrepôt de l'UCHV (Union des commissionnaire de l'hôtel des ventes de Drouot), dont la dissolution a été requise, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), avant d'être revendus aux enchères grâce aux commissaires-priseurs.
Cinq sont notamment poursuivis pour recel. Hormis quelques vols reconnus, les commissionnaires ont assuré qu'il s'agissait de récupération d'objets qui sinon auraient été destinés au chiffonnier ou au débarras. "Contorsions incessantes, peu crédibles",a estimé la magistrate du parquet. Les plaidoiries de la défense doivent commencer en début d'après-midi, pour s'achever le 4 avril.