Un cas potentiel d'ESB, la maladie de la vache folle, est en cours d'examen dans un élevage de 400 vaches Salers des Ardennes, a indiqué mardi le ministère de l'Agriculture, précisant qu'une éventuelle confirmation interviendra dans une dizaine de jours.
Le prélèvement sur l'animal décédé a été envoyé au laboratoire européen de référence pour l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), en Grande-Bretagne, qui devrait mettre huit à dix jours pour confirmer ou non la présence d'ESB. Dans l'attente, "l'éleveur a été prévenu et le troupeau mis sous surveillance à titre préventif par arrêté préfectoral", ce qui interdit tout mouvement des animaux concernés en dehors de l'exploitation, a indiqué le ministère à l'AFP.
Depuis octobre 2014, seuls les bovins âgés de plus de 12 ans susceptibles d'avoir ingéré des farines animales sont soumis au test de dépistage, ainsi que ceux morts hors abattoir, envoyés à l'équarrissage et âgés de plus de 4 ans, ce qui est apparemment le cas du bovin suspect. "La suspicion a été établie le 17 mars par le laboratoire national de référence de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), grâce à des prélèvements réalisés sur l'animal à l'équarrissage", selon un communiqué du ministère.
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La France a été requalifiée pays à "risque négligeable" pour l'ESB en mai 2015 par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le dernier cas d'ESB remontant à 2011 dans l'Hexagone. Cette décision devait permettre de rouvrir les exportations vers de grands marchés internationaux. Ces derniers mois, l'Arabie saoudite, le Canada, Singapour, le Vietnam et l'Afrique du Sud ont rouvert leurs portes aux exportations françaises de viande bovine. Mais plusieurs marchés majeurs restent fermés, notamment le Brésil et la Chine. En octobre 2014, les professionnels français avaient obtenu la levée des tests de dépistage de l'ESB sur les animaux nés depuis 2002, considérés par la filière comme un frein à l'exportation. Ce dépistage avait été rendu obligatoire en 2001, en pleine épidémie, et contraignait à retenir les carcasses 24 heures après abattage, le temps d'obtenir les résultats des analyses.
Un cas d'ESB avait été détecté en Irlande en juin 2015, le premier cas depuis 2013 dans ce pays. Apparue au Royaume-Uni dans les années 1980, l'ESB s'était étendue à de nombreux pays en Europe et dans le monde à cause de l'utilisation de farines animales contaminées. Suspectée d'être à l'origine du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l'homme, elle avait suscité l'inquiétude des consommateurs et entraîné une grave crise dans la filière bovine.