Un calvaire sans fin. Il y a dix ans, le 21 janvier 2006, la vie d’Ilan Halimi basculait dans l’horreur. Attiré dans un guet-apens, le juif de 23 ans était enlevé par le «gang des barbares».
Séquestration dans une cave, nombreux coups, brûlures de cigarette… Après trois semaines de calvaire, le jeune homme était retrouvé, le 13 février, agonisant au bord d’une ligne de RER de l’Essonne, avant de succomber.
Derrière ce crime crapuleux, sur fond de demande de rançon, se cachait un acte antisémite orchestré par Youssouf Fofana et ses acolytes. Un scénario qu’avait soupçonné très tôt la mère de la victime. En étant le théâtre de l’assassinat sauvage d’un juif, la France renouait avec ses heures les plus sombres. Preuve du retentissement de l’affaire, de nombreux livres et documentaires ont vu le jour depuis, et un deuxième film doit sortir cette année.
Une cicatrice non refermée
Pour la communauté juive, qui commémore chaque année l’assassinat du jeune homme, la blessure reste vive, malgré les condamnations des criminels. D’autant que l’antisémitisme reste encore bien présent en France, quatre ans après la tuerie perpétrée par Mohamed Merah dans une école juive de Toulouse, et un an après l’attaque d’Amedy Coulibaly dans l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes.
Selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pas moins de 806 attaques contre les juifs ont ainsi été constatées dans le pays, l’an dernier. Le Crif en avait dénombré 371 en 2006, à l’époque du drame.