Après une année marquée par le terrorisme et les difficultés économiques, des milliers de Français auront une pensée pour les plus démunis. Pour clore 2015, les bénévoles seront très nombreux à offrir de leur temps ou de leur argent.
Que ce soit pour une heure ou une journée, des centaines d’opérations sont organisées partout dans le pays d’ici à la fin de l’année. Premier objectif : sortir les personnes fragiles de leur solitude. Afin d’inciter la population à créer du lien, l’association Voisins solidaires met par exemple à disposition un kit de Noël en ligne et La Croix-Rouge met en place des événements festifs partout en France.
Noël est aussi l’occasion d’offrir un bon repas aux personnes dans le besoin. C’est ce qu’organiseront l’association La mie de pain et la Fondation de France, en préparant des dîners le soir du réveillon. Des cadeaux vont également être offerts à ceux qui n’en reçoivent pas d’ordinaire. Pour cela, les Pères Noëls verts du Secours populaire récupèrent les objets pour les redistribuer aux plus démunis.
Autant d’actions qui montrent que les fêtes de fin d’année sont propices à l’engagement. De nombreux Français n’ayant pas le temps de faire du bénévolat le reste de l’année en ont enfin l’occasion. La proportion de ces bénévoles ponctuels a d’ailleurs bondi de sept points entre 2010 et 2013, d’après l’institut BVA.
D’autant que décembre est une période qui cristallise les craintes. «On pense tous à l’absence de certains proches. Cela induit un désir d’engagement auprès des personnes en grande souffrance», explique Jean-Louis Wathy, le délégué général adjoint des Petits frères des pauvres.
La fin de l’«individualisation» ?
Mais les Français ne s’engagent pas seulement à Noël. Ce phénomène est notamment confirmé par une étude des Petits frères des pauvres parue cet automne, montrant que 64 % des sondés se disent prêts à donner une heure de leur temps pour les personnes âgées tout au long de l’année contre 48 % en 2014.
Etre solidaire semble être le premier rempart face à la morosité ambiante, alimentée par le chômage. «Les inquiétudes vis-à-vis de la politique ou de l’économie donnent envie d’agir. La population se dit que le lien social dépend d’actes citoyens», résume ainsi Jean-Louis Wathy. Selon lui, la volonté d’aider l’autre, disparue «avec l’individualisation» de la société dans les années 1990, est de retour.
Forte de ses 14,5 millions de bénévoles, la France est en pleine mutation. Et avec les nouvelles technologies et le développement du crowdfunding, d’autres formes d’engagement associatif sont en train d’émerger, attirant un public nouveau. Des citoyens plus jeunes, qui pourront donc aider longtemps.