Dans les gares ferroviaires, les stations de métro et les aéroports, les autorités tentent de muscler la surveillance après les attentats.
La tension reste en effet palpable dans les transports en commun, qui représentent une cible au quotidien. Hier, la gare de Laval (Mayenne) a été évacuée et le trafic SNCF interrompu entre Paris et Le Mans à la suite d’une fausse alerte. La nuit précédente, un vol San-Francisco Paris avait été dérouté en raison d’une menace anonyme, également infondée. Alors que les vacances de Noël s’apprêtent à drainer des millions de voyageurs dans les gares et les aéroports, les autorités prennent les devants pour réduire les risques au maximum. Différentes mesures ont ainsi été mises en place, et une proposition de loi adoptée hier à l’Assemblée nationale prévoit des dispositifs supplémentaires.
Des portiques de sécurité sur les quais pour accéder aux trains
Infrastructure à sécuriser en priorité, les gares. Ségolène Royal, la ministre en charge des transports, souhaite notamment installer des portiques de sécurité pour contrôler l’accès aux trains. De premiers dispositifs seront testés à l’entrée du Thalys, qui relie Paris à la Belgique aux Pays-Bas, d’ici au 20 décembre. La ministre souhaiterait étendre ce système à toutes les gares TGV, mais la SNCF émet des réserves. D’une part, il s’agit de matériel coûteux et long à installer. De l’autre, cela obligerait les voyageurs à arriver bien avant le départ, comme dans les aéroports, faisant perdre au train l’un de ses principaux avantages.
Des agents habilités à procéder à des fouilles sur les passagers
La proposition de loi PS adoptée hier prévoit d’autoriser les agents SNCF et RATP à procéder à des fouilles et à des palpations de sécurité sur les passagers, ce qui est pour l’heure réservé aux policiers. Ils seront également autorisés à examiner les bagages des voyageurs. Ceux qui refuseraient de se soumettre à ces contrôles se verront interdire l’accès aux trains, et les agents auront le droit de les obliger à quitter la gare.
Des effectifs renforcés parmi les agents et les forces de l'ordre
Les recrutements prévus dans les réseaux de transports sont accélérés pour faire face à la menace. Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a ainsi indiqué que 300 embauches allaient être anticipées pour être effectuées d’ici à la fin de l’année. En Ile-de-France, la PDG de la RATP, Elisabeth Borne, a annoncé de son côté le déploiement de 400 agents permanents sur le terrain. Ils seront soutenus par les forces de l’ordre, avec 4 000 militaires et un millier de policiers mis à disposition.
Des passagers plus contrôlés avant d'accéder aux avions
Le degré d’alerte dans les aérogares était déjà particulièrement élevé depuis janvier 2013. Au total, 250 points de contrôles et 150 machines de détection d’explosifs ont été installés depuis, à Orly, à Roissy, et au Bourget. Un dispositif de sécurité qu’Aéroports de Paris prévoit de renforcer, avec des investissements de 650 millions d’euros prévus entre 2016 et 2020. Des militaires ont en outre été positionnés aux comptoirs d’embarquement, et de nouveaux agents de la Police aux frontières ont été déployés. Toutefois, pour éviter les retards en cascade, ces derniers n’officient que sur certains vols.
La discrétion comme arme de surveillance supplémentaire
Autre mesure prévue par la proposition de loi socialiste adoptée hier, les agents de sécurité RATP et SNCF seront amenés à travailler plus qu’avant en civil. Une plus grande discrétion qui devrait leur permettre une meilleure efficacité. Mais les passagers des transports en commun font déjà l’objet d’une surveillance discrète : celle des caméras de sécurité. Au moins 25 000 sont déjà déployées dans les trains et les gares, et la SNCF envisage, à l’avenir, d’avoir recours à des caméras thermiques pour repérer les mouvements suspects.