Pour accéder aux trains, aux écoles ou aux salles de spectacles... Depuis les attentats de Paris, les appels à installer des portiques de sécurité dans les lieux publics se multiplient.
Les gares devraient être les premières concernées. La ministre en charge des transports, Ségolène Royal, a en effet confirmé ce dimanche 29 novembre sur i>Télé que des portiques tests seraient installés à l'entrée des Thalys, à Paris et à Lille, avant le 20 décembre. Un dispositif qu'elle souhaiterait étendre à l'ensemble des lignes de TGV nationales, même si ce projet n'a pour l'heure pas été confirmé par la SNCF. Candidat aux régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Christian Estrosi (LR) a de son côté promis d'en installer dans "toutes les gares", y compris les gares TER, si il était élu.
2/ Création police régionale des transports 3/ Portiques sécurité dans gares 4/ Gratuité des transports pour forces de l’ordre #Confpresse
— Christian Estrosi (@cestrosi) 20 Novembre 2015
Mais de nombreux autres lieux pourraient également être concernés. Le groupe Les Républicains a ainsi demandé au Conseil de Paris l'installation de portiques de détection dans tous les établissements publics. Valérie Pécresse, tête de liste LR en Ile-de-France, a de son côté proposé la mise en place de portiques à l'entrée des lycées - à l'instar de Laurent Wauquiez -, des équipements sportifs et des salles de spectacle.
.@vpecresse : "J'ai proposé de doter tous les théâtres et salles de spectacles de la région de portiques de #sécurité" #FranceInter
— J'ai choisi Valérie (@_vp2015) 29 Novembre 2015
La présidente du Front National Marine Le Pen a formulé la même proposition en Nord-Pas-de-Calais Picardie, où elle est candidate.
Des agents de sûreté pour effectuer les contrôles
Une perspective qui "peut être réaliste", selon Ivan Marciano, directeur général de la société de sécurité privée ITQ, "à condition de prévoir des agents de sûreté pour effectuer le contrôle avec les portiques ainsi que les budgets nécessaires à ces investissements". Et ces budgets pourraient se révéler conséquents : le prix d'un portique s'établit entre 50 000 et 200 000 euros, selon qu'il s'agisse d'un portique de base ne détectant que les métaux ou d'un portique plus sophistiqué susceptible de repérer les charges explosives.
Mais cette solution-miracle ne fait pas l'unanimité. "La mise en place de portiques de sécurité dans les gares ne règlera pas tout", a ainsi déclaré dans un communiqué le sénateur Alain Fouché (LR), rapporteur d'une mission d'information sur la sécurité dans les trains au Sénat. L'élu de la Vienne préconise plutôt, pour sécuriser le trafic ferroviaire, de restreindre l'accès aux quais aux seuls voyageurs et de renforcer les liens entre les personnels de sécurité de la SNCF, du métro et des forces de l'ordre.
Le plus fiable pour repérer les armes à feu
"Les portiques de détection de métaux sont aujourd’hui les équipements les plus fiables pour la détection des armes à feu sur les personnes", estime de son côté Ivan Marciano, mais il ne faut pas négliger les conséquences de leur installation, à commencer par un temps d'attente supplémentaire pour les usagers. "Si les gares se transforment comme les aéroports, ça veut dire qu'il faudra arriver non pas cinq ou dix minutes, mais une heure avant le départ du train", a ainsi prévenu Guillaume Pepy, le président de la SNCF, en remettant son rapport sur la sécurité au gouvernement. "C'est un vrai changement de société. Là, vraiment il faut que les politiques y réfléchissent", a-t-il souligné.
En outre, si la ministre de l'Ecologie a promis d'équiper de premières gares en moins d'un mois, il faudra prévoir un délai plus long pour une sécurisation globale du réseau. "Un délai de trois mois me semble réaliste pour équiper une centaine de gares avec 3 portiques chacune", précise ainsi Ivan Marciano.