Le site du quotidien Le Monde a pu obtenir le témoignage d'un infirmier ayant soigné l'un des kamikazes des attentats de Paris. Un récit glaçant.
Il s'appelle David et jamais il n'aurait cru qu'il soignerait Brahim Abdeslam, le frère de Salah Abdeslam l'homme le plus recherché d'Europe.
Le soir du vendredi 13 novembre, David dîne accompagné d'un ami au Comptoir Voltaire, l'un des établissements de la capitale attaqué pendant les attentats, lorsqu'un homme déclenche sa ceinture d'explosifs. Dans l'urgence, il porte les premiers soins à cet homme, inconscient après la déflagration, sans savoir qu'il s'agit du terroriste.
Afin de procéder à une réanimation cardio-pulmonaire (RCP), David déchire le t-shirt du blessé. Et comprend que l'explosion était intentionnelle.
«J’ai immédiatement compris qu’il s’agissait d’un kamikaze.»
«Il y avait quatre câbles : un blanc, un noir, un rouge et un orange. Quatre couleurs différentes et aussi des boulons a expliqué David à Reuters, cité par Paris Match. «J’ai immédiatement compris qu’il s’agissait d’un kamikaze.»
«Le premier câble que j’ai vu était rouge. Je pense que c’était le détonateur», a confié l'infirmier. «Il y avait quelque chose tout au bout.» Lorsque les pompiers arrivent sur place, il interpelle un soldat du feu qu’il connait pour lui expliquer ce qu’il vient de découvrir. «Il me regarde et se met à crier pour que tout le monde évacue les lieux», explique David.
Les policiers lui ont ensuite expliqué que la bombe du djihadiste n’aurait pas correctement fonctionné. «Plus tard, je me suis revu en train de l’allonger par terre pour procéder à la RCP. C’est une pratique très vigoureuse. En faisant ces gestes simples, moi aussi, j’aurais pu disparaître» a confié David. Brahim Abdeslam décédera des suites de ses blessures.