Les réactions de l'ensemble des intervenants à bord et autour du Thalys dans lequel un attentat a été déjoué le 21 août "ont permis de répondre au mieux à une situation sans précédent", selon une enquête interne publiée vendredi.
"Dans le contexte de tension extrême de cet attentat, les réactions de l'ensemble des intervenants (personnels du train, centre de contrôle de l'infrastructure à Lille, de Thalys à Bruxelles) ont permis de répondre au mieux à une situation sans précédent", souligne cette enquête interne, dont l'AFP a obtenu copie. Elle montre ainsi qu'il s'est déroulé moins de dix minutes entre le moment où l'agresseur est sorti des toilettes, kalachnikov en bandoulière, et celui où le train est reparti après son arrêt consécutif au déclenchement du signal d'alarme.
"Il a fallu deux minutes pour que le conducteur se construise une perception suffisante de la situation dans la rame", souligne le rapport. L'enquête, menée à partir des témoignages et éléments enregistrés par le train, montre toutefois "plusieurs points de fragilité du système" et estime que l'entreprise doit "mener une réflexion sur (...) un moyen direct de communication entre la rame et le conducteur". La filiale de la SNCF a annoncé des mesures pour, notamment, "accélérer et sécuriser les cycles de décision", et "consolider les actions pertinentes dans ce type de situations exceptionnelles".
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Les agents seront, ainsi, formés "à la gestion des risques de panique dans des situations de crise extrême et de danger". Seront également renforcées : les formations aux itinéraires de contournement, et celles destinées au personnel non-roulant, pour leur permettre d'agir lorsqu'ils voyagent à titre privé. Les numéros d'appel d'urgence de chacun des quatre pays traversés par le Thalys seront affichés à bord.
Selon l'enquête, "c'est la succession des trois premières interventions, celle du passager français, puis l'arrivée des deux contrôleurs, et enfin celle, décisive, du passager (blessé par balle, NDLR), qui a fait perdre suffisamment de temps au terroriste pour permettre l'intervention finale des trois Américains", dont un avait été blessé.
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L'un des contrôleurs, à qui l'acteur Jean-Hugues Anglade, présent à bord du train, avait reproché de s'être retranché dans une cabine fermée au bout du train avec deux membres du personnel de restauration et trois clients, a dit "avoir craint directement pour sa vie, avoir été pris de panique et s'être senti comme +enfermé dans un tunnel+". Il n'a, ainsi, "pas eu le réflexe d'alerter les passagers de la voiture 11. La reconstitution effectuée le 2 septembre (...) a démontré en outre qu'il n'est pas possible de percevoir distinctement des appels en provenance (de l'extérieur), depuis le fourgon, lorsque la porte côté motrice est ouverte".
Le terroriste était en réalité déjà maîtrisé lorsqu'ils sont allés se cacher, et que des passagers, paniqués, ont frappé à la porte de cette cabine pour s'y abriter également. Ayoub El Khazzani, Marocain de 25 ans, s'apprêtait à ouvrir le feu dans le train à grande vitesse Thalys qui reliait Amsterdam à Paris.