Le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône a décidé de rééditer les 33.000 carnets de santé distribués aux parents dans les maternités. En cause : le visuel de couverture de l'actuelle version jugé sexiste par des associations féministes.
Un petit garçon heureux de se mesurer et une petite fille qui semble s'inquiéter de son tour de taille. Le visuel du carnet de santé distribué dans les maternités des Bouches-du-Rhône a provoqué la colère des associations féministes.
C'est sur le réseau social Twitter, au début du mois d'avril, que la photo a commencé à faire le buzz.
Les carnets de santé du conseil général des bouches du Rhône @le_cg13 cc @Pascaleboistard @najatvb @MachoLand pic.twitter.com/DVh4CLhrpy
— Lawra (@LawraProut) 7 Avril 2015
L'antenne de l'association "Osez le Féminisme" dans les Bouches-du-Rhône s'est dite "choquée", estimant dans un communiqué que le visuel du carnet de santé "cultive les stéréotypes de genre auprès des enfants et de leurs parents". "L'injonction esthétique qui pèse sur les filles est aujourd'hui excessivement forte", a-t-elle également souligné.
Le CG13 cultive les stéréotypes de genre auprès des enfants et de leurs parents avec son carnet de santé http://t.co/OdNksk7dDx
— Osez Le Féminisme 13 (@OLF13) 15 Avril 2015
Un nouveau carnet bientôt édité
Face à la polémique naissante, le Conseil départemental a indiqué dans un communiqué en date du 20 avril que Martine Vassal, présidente du Conseil départemental a décidé de "retirer tous les exemplaires du carnet de santé" polémique. Un "nouveau document avec un autre visuel sera édité dans les plus brefs délais", précise l'instance.
Consciente des enjeux de santé publique mis à mal par le carnet de santé,Martine Vassal a décidé de le faire rééditer http://t.co/iWTNN7NQhf
— CD13 (@le_cd13) 20 Avril 2015
Pour justifier cette décision, le Conseil départemental argue que la photo, choisie par le précédent exécutif, "apparaît inapproprié au regard des enjeux de santé publique, notamment liés à la lutte contre l'anorexie pour les jeunes filles".
Selon une porte-parole de l'administration interrogée par le Figaro, le coût de cette réédition est de l'ordre de 33.000 euros.
"Rien de péjoratif", selon l'ancien exécutif
De son côté, Michel Amiel, ancien vice-président du département, délégué à la protection infantile, a estimé sur France Bleu qu'il n'y avait pas lieu de polémiquer, soulignant qu'il n'y a "rien de péjoratif".
"Le périmètre abdominal est une mesure prédictive des risques de surcharge pondérale", a-t-il également rappelé.