La compagnie aérienne Germanwings, dont un avion s'est écrasé mardi avec 150 personnes à son bord, offre aux proches des victimes "jusqu'à 50.000 euros par passager" pour faire face aux dépenses immédiates, a annoncé un porte-parole vendredi.
Cette première aide, indépendante des indemnités qui devraient être versées par ailleurs au titre de la responsabilité de la compagnie, ne devra en aucun cas être remboursée, a précisé le porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien berlinois Tagesspiegel.
Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien cité par le Tagesspiegel, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation.
Un plafond de 143.000 euros
La responsabilité des compagnies aériennes en cas d'accident est organisée par la convention de Montréal de 1999, qui prévoit un plafond de 143.000 euros par victime. Ce plafond peut néanmoins être dépassé et "en pratique", les compagnies "l'invoquent rarement", d'après le responsable juridique d'une compagnie interrogé par l'AFP.
Elmar Giemulla, professeur de droit aérien à l'Université technique de Berlin, interrogé par le journal régional allemand Rheinische Post, avait estimé de son côté que Lufthansa devrait faire face à des demandes d'indemnisations "d'un montant faible, à deux chiffres en millions", c'est-à-dire de l'ordre de 10 à 30 millions d'euros au total.
L'acte du copilote ne change rien
Selon des spécialistes de l'assurance interrogés par l'AFP, le fait que l'accident ait été délibérément provoqué par le copilote de l'appareil, accusé d'avoir précipité l'avion au sol pendant que le commandant de bord était à l'extérieur du cockpit, ne change rien à l'indemnisation des pertes humaines.
Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), filiale de l'assureur allemand Allianz spécialisée dans la gestion des risques des grands groupes, est le chef de file des assureurs de Germanwings.
Par ailleurs, "le fait que le copilote n'ait pas signalé sa maladie à ses chefs", comme l'a annoncé le parquet de Düsseldorf (ouest) vendredi, "n'entraîne pas une exclusion de la police d'assurance de Lufthansa", a souligné le responsable juridique d'une compagnie aérienne interrogé par l'AFP.