Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été requise jeudi devant la cour d'assises du Finistère à l'encontre d'un ancien médecin radiologue, en fuite, pour des viols et agressions sexuelles commis entre 2002 et 2006 sur une trentaine de femmes, dont certaines mineures.
L'ancien médecin, Mohammed Frehat, 57 ans, est accusé par 32 femmes, âgées de 14 à 79 ans au moment des faits, de viols et agressions sexuelles qu'il aurait commis dans le cadre de ses fonctions au centre hospitalier de Quimperlé (Finistère).
Parmi celles-ci, huit étaient mineures au moment des faits présumés, dont deux âgées de moins de 15 ans.
Une quarantaine de faits reprochés
Un premier procès s'était tenu en juin 2013 devant la même cour, mais il avait été renvoyé sine die après la non-comparution de l'accusé au dernier jour de son procès. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre, mais il n'a toujours pas été retrouvé.
Une quarantaine de faits lui sont reprochés, dont une trentaine de viols. Alors qu'il avait toujours nié les faits, la veille de sa disparition, il avait émis, à demi-mot, des aveux, reconnaissant avoir "été un homme avec des pulsions sexuelles avant d'être un médecin", selon ses propos rapportés par l'un des avocats des parties civiles.
Peine maximale de 20 ans requise
L'ancien médecin aurait pratiqué des échographies endovaginales de façon systématique, quelles que soient les pathologies, y compris blessure à la tête ou suspicion d'appendicite... Il aurait pratiqué en outre des touchers vaginaux et rectaux sans raison médicale et alors que cela n'était pas de sa compétence.
L'avocat général Thierry Lescouarc'h a requis la peine maximale de 20 ans pour ces faits présumés commis par "personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction". Il a estimé que ce dossier est d'une "rare gravité", en raison notamment du nombre de victimes présumées et du fait que les actes ont été commis dans un centre hospitalier. Il s'est également dit "frustré de voir le box en face vide", assurant que "le nécessaire" serait fait pour que l'homme soit retrouvé.
Le suspect toujours en fuite
Celui-ci avait été signalé en Espagne quelques jours après sa fuite, et il aurait vraisemblablement rejoint l'Algérie, son pays d'origine. Père de deux filles, il exerçait la radiologie au centre hospitalier de Quimperlé depuis 2002.
En mai 2005, deux de ses patientes avaient porté plainte contre lui pour des agressions sexuelles présumées commises lors d'examens médicaux. Mais les plaintes avaient été classées sans suite.
L’homme était en liberté sous contrôle judiciaire
En 2006, de nouvelles plaintes pour des faits de même nature avaient été déposées. La justice avait alors interdit au radiologue de pratiquer toute mammographie ou échographie vaginale. Néanmoins, il aurait continué de réaliser des échographies par voie endovaginale, parfois sur des mineures et en l'absence de l'autorisation des parents, suscitant de nouvelles plaintes.
L'homme avait été placé en détention provisoire de juin 2007 à avril 2008, avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer.
Aucun témoin ni expert n'a été entendu, car ils l'avaient déjà été lors du procès inachevé qui s'était tenu en 2013. La décision de cour d'assises est attendue vendredi matin.