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Dijon : 13 personnes blessées par un conducteur fou

Un automobiliste a fauché treize piétons le 21 décembre à Dijon, criant "Allahou Akbar", selon les témoignages. [Jean Philippe Ksiazek/AFP]

"Une scène d'apocalypse", "une scène tout simplement horrible" : les témoins de la course folle d'un chauffard, probablement déséquilibré, qui a blessé 13 personnes dimanche soir à Dijon, avaient du mal à trouver les mots pour décrire l'horreur.

 

Dimanche soir, alors que le centre ville de Dijon était très calme, un automobiliste, probablement déséquilibré, a heurté en plusieurs endroits de la ville 13 personnes, les blessant toutes dont deux plus grièvement, mais aucun pronostic vital serait engagé.

Lundi matin, la vie avait repris normalement dans le quartier touché, les traces des chocs avaient disparu alors que pendant la nuit, du sable avait été répandu sur les tâches de sang. Cependant, les conversations allaient bon train entre les passants et les commerçants, qui avaient fermés leurs boutiques dimanche soir.

Selon les premiers témoignages recueillis sur place par la police, l'homme, suivi en hôpital psychiatrique et âgé d'une quarantaine d'années, vêtu d'une djellaba, a crié "Allahou Akbar" (Dieu est grand) et dit avoir agi "pour les enfants de Palestine" avant d'être interpellé.

C'est au même cri d'"Allahou Akbar" qu'un jeune d'une vingtaine d'années a attaqué samedi au couteau des policiers du commissariat de Joué-lès-Tours (centre-ouest), blessant trois d'entre eux avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
 

"J'ai vu comme des pantins se désarticuler"
  
Interrogée lundi matin par l'AFP près de la place Wilson, une femme d'une cinquantaine d'années, témoin du drame et qui n'a pas souhaité donner son identité, a parlé d'une "vraie scène d'apocalypse". "On rentrait chez nous, on a vu quatre personnes à terre complètement tétanisées, qui ne bougeaient absolument plus", a-t-elle raconté, "des voitures ont stoppé pour porter tout de suite les premiers secours. Très vite les pompiers et le SAMU étaient sur place".

"J'ai vu comme des pantins se désarticuler sous mes yeux", a relaté un autre témoin, cité par Le Bien Public. "C'était tout simplement une scène horrible", a-t-il ajouté.

Le conducteur de la voiture, connu de la police pour des faits de droit commun remontant aux années 1990, a été interpellé au terme d'une course-poursuite et placé en garde à vue.

On devrait en savoir plus sur son identité et sur l'état de santé des victimes au cours des deux conférences de presse annoncées ce jour.

D'abord, celle du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui doit parler à la presse à 11h30 à la Préfecture. Auparavant, M. Cazeneuve doit se rendre au chevet des victimes, à l'hôpital, avant une visite à l'Hôtel de police, a précisé la préfecture. Ensuite, la procureur de Dijon, Marie-Christine Tarare, a annoncé à l'AFP qu'elle tiendrait une conférence de presse à 14h00 au palais de justice de Dijon. A ce stade, l'enquête reste confiée au SRPJ de Dijon et le parquet anti-terroriste n'est pas saisi.

 

"La France n'est pas à l'abri d'attaques de fanatiques"

Dans la nuit, le Premier ministre Manuel Valls a exprimé sa "solidarité à l'égard des victimes" et son "soutien aux familles". François Rebsamen, ancien maire de Dijon et ministre du Travail, qui sera au côté du ministre de l'Intérieur, a pour sa part adressé ses félicitations "aux urgentistes, aux sapeurs-pompiers et aux policiers pour leur professionnalisme dans leur soutien aux victimes".

"Je n'ai pas assez de mots pour dire mon effroi face à cet acte odieux qui démontre qu'aucune ville de France désormais n'est à l'abri d'attaques de fanatiques dans un contexte qui exacerbe la montée des extrémismes", a pour sa part déclaré Alain Houpert, sénateur de la Côte d'Or, dans un communiqué.

 

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