Quatre jeunes des Mureaux (Yvelines) ont été condamnés vendredi en appel à des peines de 14 à 15 ans de prison pour le meurtre de Mohamed Laidouni, un automobiliste qu'ils avaient juré de "crever" sous les yeux de sa famille.
Contrairement au procès en première instance, la cour d'assises des Hauts-de-Seine n'a pas retenu le qualificatif de "meurtre", requalifiant les faits en "coups mortels en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Fustigeant "la loi de la cité qui se nourrit uniquement de force et de violence", l'avocat général avait requis une peine de 20 ans de prison à l'encontre des accusés originaires de la cité, réputée difficile, des Mureaux (Yvelines) et âgés de 23 et 24 ans au moment des faits.
"L'intention d'homicide ne peut être caractérisée"
Pour la cour, qui a délibéré pendant plus de huit heures, il ne s'agissait pas d'"une bagarre qui a mal tourné" mais "bien d'un passage à tabac" de Mohamed Laidouni, 30 ans, battu à mort sur l'autoroute A13 en 2010. Toutefois, "l'intention d'homicide ne peut être caractérisée", a-t-elle estimé.
"Les jurés ont retenu la culpabilité de tous les accusés. C'est une bonne chose même si je reste convaincu qu'il s'agissait bien d'un lynchage", a réagi Me Francis Szpiner, avocat des parties civiles. Le verdict a été prononcé dans une ambiance tendue. Plusieurs dizaines de policiers avaient été déployés autour du tribunal correctionnel de Nanterre pour prévenir d'éventuels débordements.