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Grève Air France : 41% des vols assurés lundi

L'aéroport parisien de Roissy [[Fred Dufour / AFP/Archives]]

La grève des pilotes d'Air France, opposés au projet de développement de la filiale à bas coût Transavia, continuait de se durcir dimanche, septième jour du mouvement, avec seulement 38% des vols assurés et aucune sortie de crise en vue. Lundi, 41% des vols seront assurés.

 

A l'aube de sa deuxième de grève, Air France prévoit lundi 41% de ses vols.

Le taux de pilotes grévistes est estimé quant à lui à 65%.

Reconduction

Le principal syndicat de pilotes, le SNPL AF Alpa, a annoncé samedi, après consultation de ses adhérents, la reconduction de la grève pour une deuxième semaine, jusqu'à vendredi, sans exclure qu'elle puisse se poursuivre au-delà si la "situation de blocage" persiste.

Les pilotes du SNPL ont voté à 80,93% pour la prolongation, le taux de participation étant à un niveau "historique" de 73,71%, selon le président du syndicat, Jean-Louis Barber.

De son côté, le deuxième syndicat de pilotes à Air France (Spaf) avait décidé la semaine dernière d'étendre de deux jours son préavis de grève reconductible, jusqu'à mercredi.

La compagnie aérienne doit assurer 38% de ses vols dimanche contre 45% samedi, évaluant le taux de grévistes à 65% pour cette journée, contre 60% samedi.

Le conflit se cristallise autour de la low cost du groupe, Transavia, dont Air France-KLM veut développer la flotte pour faire face à la concurrence. Les projets de la direction suscitent chez les pilotes des craintes de "dumping social" et de "délocalisations" au détriment des emplois français.

Le SNPL, qui selon son président se sent "trahi par le management", en a appelé samedi au Premier ministre Manuel Valls, espérant qu'il "aura à coeur de s'intéresser à la sauvegarde de l'emploi français" et réitérant sa demande de le rencontrer.

C'est le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, qui a répondu dimanche, multipliant les interventions dans la presse pour appeler à la fin du conflit.
"Il faut qu'il y ait un compromis, c'est le message du gouvernement aujourd'hui", a-t-il déclaré sur France Info. 

 

Une grève "interminable"

"Il faut avoir une démarche positive dans cette situation. Sinon, je pense que c'est le sort de la compagnie qui peut être en cause", a poursuivi M. Vidalies, en rappelant qu'Air France est, comme les autres compagnies aériennes historiques, confrontée à la vive concurrence des low cost.

Il a souligné sur Europe 1 qu'Air France est "financièrement fragile".

Le PDG d'Air France KLM, Alexandre de Juniac, avait estimé la semaine dernière que la grève coûte chaque jour "10 à 15 millions d'euros" à la compagnie, qui "sort à peine la tête de l'eau". 

Dans certains aéroports, les taux d'annulations continuaient de grimper: ainsi à Toulouse, 84% des vols étaient annulés contre 65% la veille, à Nice 89% et à Marseille, le taux atteignait 97%. A Bordeaux et à Lille, aucun vol n'était prévu dimanche. 

La situation était un peu meilleure à Lyon avec 54% d'annulations, et à Nantes (34% de vols annulés).

"C'est une grève qui commence à devenir interminable", a déploré sur France Info le président de la Fédération des usagers des transports et services publics, Jean-Claude Delarue. "On se demande si la compagnie Air France ne va pas perdre à l'avenir des parts de marché" parce que "des voyageurs "préfèreraient aller ailleurs", a-t-il ajouté.

Air France a réitéré ses excuses à ses clients, disant dans une lettre partager leur "frustration" et "mécontentement". Elle conseille à ses clients ayant réservé un vol jusqu'au 26 septembre de "reporter leur voyage, ou changer leur billet sans frais".

Le conflit chez Air France est d'ores et déjà le plus long depuis le mouvement social de 1998, qui avait duré dix jours.

 

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