Le brigadier de police de 33 ans soupçonné du vol de 52 kg de cocaïne au 36 quai des Orfèvres, a été mis en examen mercredi avant d'être placé en détention provisoire.
Il est poursuivi pour détournement ou soustraction de biens par une personne dépositaire de l'autorité publique, transport, détention, offre, cession de drogue, ainsi que blanchiment de trafic de stupéfiants en bande organisée.
Arrêté lundi, un de ses collègues, un gardien de la paix d'une trentaine d'années, a en revanche échappé à la mise en examen, sortant du bureau du juge sous le statut de témoin assisté.
Arrêté samedi à Perpignan alors qu'il faisait des courses en famille, le brigadier, "bien noté", en poste aux "Stups" depuis plusieurs années, a refusé de s'exprimer sur les faits qui lui sont reprochés durant ses quatre jours de garde à vue. Il a également refusé de se soumettre à un test de dépistage de consommation de stupéfiants.
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La drogue, d'une valeur marchande de 2 millions d'euros à la revente, selon les enquêteurs, n'a pas été retrouvée. Entreposée depuis le 4 juillet 2014 dans la salle des scellés de la Brigade des stupéfiants, sa disparition a été constatée le 31 juillet au matin.
La somme de 16.020 euros a été saisie dans le sac que portait le policier au moment de son interpellation, ainsi que 8.790 euros à son domicile parisien, selon le parquet de Paris.
Originaire de Perpignan, où il a été interpellé alors qu'il était en vacances, le brigadier a affirmé avoir gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne. Pour le reste, il s'est tu.
- Mode opératoire surprenant -
Entendue comme témoin sur le train de vie du couple et les espèces saisies, sa femme a déclaré ne pas être au courant d'activités illicites de son mari, selon une source policière.
Le brigadier se serait rendu dans la salle des scellés "sous des prétextes futiles" avant le vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette nuit-là, il avait été vu par une femme policier en faction, alors qu'il ressortait du "36" avec de gros sacs.
Un mode opératoire qui intrigue les policiers, tant le brigadier était parfaitement placé pour savoir qu'il serait facile de retrouver la trace de qui s'emparerait de drogues placées sous scellés.
Mais les enquêteurs de la "police des polices" ont la conviction que le voleur est bien la personne qui a été vue sortir du "36" et qu'il s'agit du brigadier perpignanais, selon une source proche de l'enquête.
Reste à savoir comment le suspect, qui aurait agi seul au moment du vol, a obtenu la clé de type Fichet, une clé plus difficile à reproduire, qui permet l'ouverture de la porte blindée de la salle des scellés.
Seules deux personnes ont cette clé, le chef d'état-major et la chef de la brigade des "Stups".
L'argent liquide trouvé sur le brigadier de police, provient de gains à des jeux d'argent et non du trafic de drogue, a affirmé jeudi l'un de ses frères.
Interrogé par RMC, Jérémy, l'un des frères du policier, a assuré que "depuis des années et des années il joue au loto sportif, et même à des jeux en ligne. Et il gagne".
"Tout lui réussissait" a-t-il ajouté. "Alors en un claquement de doigt tout balayer d'un coup, jamais. Cela ne vaut pas deux millions d'euros (la somme estimée à la revente de la quantité de cocaïne volée). Il n'est pas dépensier, il n'a pas de besoin d'argent particulier. L'argent, il le gagne honnêtement", selon son frère.