Les paramètres du vol AH5017 d'Air Algérie (vitesse, altitude, trajectoire, etc.) ont été extraits de la boîte noire, mais la récupération des conversations dans le cockpit contenues dans la seconde boîte noire était toujours en cours lundi soir, selon une information des enquêteurs français.
"Les enquêteurs du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses, chargé de l'enquête technique, ndlr) ont pu rapidement extraire les données de l'enregistreur de paramètres (...) L'enregistreur phonique a été endommagé par les conditions d'impact. Le travail sur cet enregistreur se poursuit pour en extraire les données", indique le BEA sur son site internet.
Le BEA ne fournit aucun détail sur les paramètres de vol récoltés, soulignant simplement qu'"un travail de décodage et d'analyse détaillée de ces données va à présent s'engager avec les membres de la Commission d'enquête malienne".
Il rappelle en outre que seul le président de la Commission d'enquête du Mali "est habilité à communiquer sur le résultat des travaux en cours et sur les prochaines étapes de l'enquête".
Le MD-83, qui devait assurer la liaison Ouagadougou-Alger et qui s'est écrasé jeudi dans le nord du Mali, avait à son bord 112 passagers, dont 54 Français, et six membres d'équipage.
Le BEA est l'un des seuls organismes au monde disposant d'outils et de spécialistes capables de décrypter les enregistreurs de vol des avions, plus connus sous le nom de "boîtes noires".
Grâce à ces enregistrements, près de 90% des accidents peuvent être expliqués.
Un avion commercial possède réglementairement deux boîtes noires, appelées DFDR (Digital Flight Data Recorder), celui qui a pu être lu lundi dans le cas du AH5017, et CVR (Cockpit Voice Recorder).
Le DFDR enregistre seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol. Le CVR, l'enregistreur de vol "phonique", comprend les conversations, mais aussi tous les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage. Une analyse acoustique poussée permet même de connaître le régime des moteurs.
Par ailleurs, Laurent Fabius a affirmé que l'équipage avait demandé de "rebrousser chemin" avant le crash.
"Toutes les hypothèses seront examinées dans le cadre de l'enquête. Ce que nous savons d'une façon certaine, c'est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l'équipage de l'avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact ne soit perdu", a déclaré le ministre au cours d'une conférence de presse.