Une famille de cinq personnes originaire de la Creuse, dont le père, un pharmacien de Guéret, était membre d'une association de développement au Burkina Faso, se trouvait dans l'avion qui s'est écrasé au Mali, a-t-on appris auprès d'un proche.
Bertrand Gineste, 55 ans, son épouse Véronique et leurs trois enfants, des garçons nés en 2000 pour le plus jeune, collégien à Guéret, et en 1995 pour des jumeaux qui poursuivaient leurs études, ont péri dans ce voyage retour qui devait faire escale à Alger, a-t-on appris auprès de son associé Jean-Jacques Dupré et du maire de Guéret.
"C'est difficile, très difficile, c'était un associé et un ami exceptionnel. On travaillait ensemble depuis 20 ans et on était amis depuis 40 ans, on a fait nos études ensemble", a témoigné auprès de l'AFP, la voix saccadée, Jean-Jacques Dupré, qui détenait avec M. Gineste la pharmacie de La Marche, employant 23 personnes à Guéret.
M. Gineste était par ailleurs président du syndicat des pharmaciens de la Creuse et surtout trésorier de l’association Guéret-Zitenga, département burkinabé de 45.000 habitants jumelé avec la ville de Guéret depuis une dizaine d'années.
"Il avait rejoint notre comité de jumelage pour venir nous aider il y a presque deux ans car il connaissait l'humanitaire. Je m'en mords les doigts aujourd'hui", a déclaré le maire Michel Vergnier qui connaissait la famille et particulièrement M. Gineste qui était "son" pharmacien.
Selon le député-maire, la famille avait effectué ce déplacement à titre privé. M. Gineste avait effectué son service national de 18 mois au Burkina et souhaitait "le faire découvrir à sa famille", a indiqué à l'AFP Michel Vergnier.
La ville-préfecture de la Creuse entretient des relations déjà anciennes avec cette région du Burkina-Faso. Une douzaine d'élus avaient effectué le déplacement au mois de novembre et Guéret apportait son aide en matière de scolarité par la construction de bâtiments, de santé,
"C'était mon meilleur ami, mon frère. On s'est connu au pensionnat à Riom", au collège Sainte-Marie. "C'était un papa aimant et aidant ses enfants. Il était très investi dans la vie associative", a ajouté M. Dupré.
M. Dupré a indiqué avoir "compris" en regardant la télé au journal de 13H00. "J'ai tout de suite compris avant d'être prévenu car je savais qu'il devait rentrer ce jour-là car on se donnait nos agendas pour les besoins de l'entreprise", a-t-il ajouté, reconnaissant être "en état de choc".