Le tribunal d'instance de Calais (Pas-de-Calais) a ordonné jeudi la "libération" du plus grand squat de migrants de la ville établi depuis le 12 juillet sur un ancien site de recyclage de métaux.
"Le tribunal ordonne la libération des lieux et au besoin l'expulsion de tout occupant de l'immeuble avec le concours de la force publique si nécessaire", a-t-on appris auprès du greffe.
Le tribunal a réduit à dix jours le délai de deux mois obligatoire laissé aux occupants d'un squat pour obtempérer après la notification d'un avis d'expulsion, selon la même source.
Les dix jours courent à compter de la signification du jugement par un huissier. "Cela devrait être fait assez rapidement", a-t-on souligné au tribunal.
Lors de l'audience mardi, le propriétaire des lieux, occupés par une centaine de migrants souhaitant se rendre en Grande-Bretagne, avait mis en avant la dangerosité du site qui n'a pas encore été dépollué. Il avait demandé la suppression du délai de deux mois.
L'avocate de la défense, Me Marie-Hélène Calonne, avait assuré que le risque sanitaire était "extrêmement limité". Une expulsion mettrait les migrants "dans une situation beaucoup plus délicate que celle qui est la leur aujourd'hui", avait-elle affirmé.
Les juges du tribunal, saisi en référé d'heure à heure, avaient visité le site mardi après l'audience, comme l'avait réclamé la défense.
Ce squat avait été ouvert à la suite de l'évacuation le 2 juillet par la police de 610 migrants installés sur le lieu de distribution des repas et dans trois squats de Calais.