Plus de 200 migrants sur les 610 évacués mercredi de Calais où ils s'étaient installés pour tenter de rejoindre la Grande-Bretagne, ont été placés dans des centres de rétention, a annoncé jeudi la Cimade.
"Ils sont à notre connaissance au moins 204 dans sept CRA"(centres de rétention administrative), indique l'association dans un communiqué.
Soixante-deux personnes ont été conduites au CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), 17 à Plaisir (Yvelines), 20 à Palaiseau (Essonne), 30 à Rouen, 19 à Rennes, 37 à Lille et 19 à Metz, précise le communiqué.
La préfecture du Pas-de-Calais qui avait dirigé l'opération d'évacuation mercredi a fait savoir qu'elle ne donnerait "pas de chiffres, pas de bilan". "Le préfet ne souhaite pas communiquer sur les suites de l'opération de Calais", a-t-on indiqué au service de presse.
"C'est une opération punitive, on sait très bien que les personnes seront libérées car elles ne sont pas expulsables", a déclaré à l'AFP Jean-Claude Mas, secrétaire général de la Cimade, en rappelant que les migrants viennent de pays en guerre.
"En les mettant en rétention très loin de Calais, c'est la démonstration qu'on cherche à les éloigner sans dispositif pour résoudre le problème sur le fond", regrette-t-il. Aucun migrant n'a été placé au CRA de Coquelles (Pas-de-Calais), situé à proximité, selon la même source.
La police avait évacué mercredi matin le principal camp de migrants de Calais, installé dans un lieu de distribution de repas, dans la zone portuaire où se trouvaient 540 personnes ainsi que trois squats accueillant 70 personnes.
Plusieurs centaines de migrants s'étaient rassemblés depuis fin mai dans le centre de distribution des repas servis chaque jour par des bénévoles aux candidats à l'émigration en Grande-Bretagne, venus notamment d'Afghanistan et de Syrie, après l'évacuation par la police de trois camps abritant quelque 650 personnes, le 28 mai.
Au cours des cinq premiers mois de l'année, quelque 3.000 clandestins ont été interceptés à Calais contre 300 durant la même période en 2013.