Cap sur Rio. Présente au côté de l’équipe de France lors de son entrée en lice en Coupe du monde, le 15 juin face au Honduras, Najat Vallaud-Belkacem repart jeudi pour le Brésil. Fière du chemin parcouru par les hommes de Didier Deschamps, elle sera leur premier soutien vendredi, face aux Allemands, dans un quart de finale chargé d’histoire.
Le parcours des Bleus au Mondial est-il d’ores et déjà une réussite ?
Ils ont fait jusqu’ici un parcours sans faute, le travail de Didier Deschamps porte ses fruits. À ce stade de la compétition, on retrouve les huit meilleures équipes du monde, c’est donc avant tout une grande fierté.
Que vous inspire ce groupe ?
Je leur fais confiance. L’équipe est talentueuse et à mon avis, on va la suivre de très près dans les années qui viennent. Ce qui frappe, c’est d'abord leur jeunesse. Voir Paul Pogba, du haut de ses 21 ans, ouvrir le score contre le Nigeria et porter l'équipe vers l'avant tout au long du match... Quelle leçon ! C’est un formidable pied de nez à ceux qui refusent de parier sur la jeunesse, une belle illustration que le talent n’attend pas le nombre des années.
L’équipe de France a séduit sur le terrain, mais aussi en dehors...
Ce qui plaît, au-delà de leurs talents individuels, c'est leur capacité à jouer collectif, à s'appuyer les uns sur les autres. Ils montrent un visage concentré mais souriant, conquérant, qui compte pour beaucoup dans l’adhésion suscitée en France. Elle n'a cessé de grandir depuis leur qualification face à l’Ukraine, en novembre . Au fond, les Français avaient envie de vibrer, de rêver de victoire ensemble, et les Bleus, match après match, leur offrent ce plaisir sur un plateau.
Certains joueurs vous ont-ils particulièrement impressionnée ?
Avant même qu'ils partent pour le Brésil, j'avais confié être particulièrement impressionnée par Blaise Matuidi, sa solidité, son endurance. Les derniers matchs en ont révélé bien d'autres, je pense par exemple a Mathieu Valbuena, qui a souvent été décisif dans le jeu.
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Vendredi, les Bleus affrontent l’Allemagne. Qu’attendre de ce quart de finale ?
France-Allemagne, c’est un match au goût particulier, un duel fort en émotion, la revanche de confrontations gravées dans les mémoires. La proximité de nos deux pays fait quasiment de ce match un derby. Les Allemands sont des adversaires sérieux, mais les statistiques sont en notre faveur (trois victoires lors des cinq dernières confrontations). Je ne fais pas de pronostic, mais je verrais bien la France aller au bout.
Vous serez dans les tribunes du stade Maracana vendredi. Pourquoi faire ce déplacement ?
Je serai présente derrière les Bleus. Et je sais que tous les Français qui le pourront le seront aussi. C'est important de les soutenir, de leur communiquer la chaleur, la ferveur, l’enthousiasme des Français. J'ai toujours pensé que les performances qu'on accomplit dans la vie sont étroitement indexées sur la confiance qu'on vous accorde.
Que retenez-vous du jeu proposé jusqu’à présent par les différentes équipes du Mondial ?
Je n'ai pas vu tous les matchs, mais je dirais que le spectacle a généralement été au rendez-vous. Surtout, j'avoue avoir eu cette année un coup de cœur pour les gardiens de but, qui ont pour moi été les vrais héros de la compétition, y compris ceux dont les équipes ont finies par sortir. Je pense au gardien de l’Algérie (Raïs M'Bolhi), du Chili (Claudio Bravo), du Nigéria (Vincent Enyeama). Ils ont tout simplement été magistraux.
En parallèle de l’équipe de France, celle d’Algérie a elle aussi réalisé une très belle Coupe du monde…
Face aux Allemands (défaite 1-2 en prolongations), les Algériens ont livré un match extraordinaire, pour moi, indéniablement, l'un des plus beaux de cette compétition. Leur but à la dernière minute a prolongé le suspense jusqu'au bout. Ils sont finalement sortis, mais ont vraiment de quoi être fiers d'eux.
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Qu’en est-il de l’organisation du tournoi ? Les inquiétudes semblent avoir été balayées...
Beaucoup d’encre avait coulé sur la capacité du Brésil à avoir des infrastructures prêtes en temps et en heure, sur le manque d'engouement manifesté par la population brésilienne pour cette compétition … De fait, les matchs se sont bien déroulés. Et la ferveur est indéniablement là. C’est en étant dans la rue, sur place, que l’on se rend vraiment compte d’une chose : le football est le cœur battant du Brésil. C'est aussi cela qui rend ce Mondial si particulier.
Après ce Mondial, ce sera au tour de l’Euro 2016, en France. Aller au Brésil vous aide-t-il pour la préparation ?
C’est en effet aussi à cela que sert ce genre de déplacement : faire du partage d'expérience avec mes homologues brésiliens, notamment sur cette question de l'accueil de grands événements sportifs. La France a déjà un précieux savoir-faire en la matière, mais nous pouvons toujours faire mieux en tirant des leçons de ce qui a fonctionné, ou pas, ailleurs. S'agissant de l'Euro 2016, la question est de savoir comment s'assurer que les Français bénéficient au maximum des retombées positives de cet événement, y compris dans les villes qui n’accueilleront pas de matchs.
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En faisant un rapide bilan, on se rend compte que les footballeurs français sont (au moins) quarts de finalistes de la Coupe du monde, que les basketteurs sont champions d’Europe, que le XV de France est vice-champion du monde, que les handballeurs ont tout gagné. La France est donc une grande nation de sport…
Incontestablement. Il suffit de regarder ces palmarès, ou bien le nombre de médaillés aux derniers Jeux Olympiques de Sotchi (18). La vraie question, c’est comment valoriser davantage ce statut de grande nation sportive ? C'est précisément à cela que nous répondons quand nous décidons de nous porter candidats pour accueillir des compétitions internationales, quand nous travaillons comme nous le faisons actuellement sur un véritable statut de sportif de haut niveau, permettant de concilier sport et études, de préparer son éventuelle reconversion et d'être juridiquement mieux protégé, ou enfin quand nous promouvons la pratique du sport dans les territoires qui en manquent …