Nicolas Bonnemaison, l'urgentiste de Bayonne jugé pour sept "empoisonnements" de patients en fin de vie, a été acquitté.
L'urgentiste de Bayonne Nicolas Bonnemaison, jugé pour avoir "abrégé la vie" de sept de ses patients en fin de vie, a été acquitté de la totalité des faits qui lui étaient reprochés.
Plus tôt dans la matinée, le médecin avait pris la parole avant la délibération du jury. "J'estime que cela fait partie du devoir du médecin d'accompagner ses patients jusqu'au bout du bout", a ajouté Nicolas Bonnemaison, qui s'est adressé à la Cour pendant six à sept minutes, au dernier jour du procès, dont le verdict est attendu mercredi après-midi.
Cet homme de 53 ans comparaissait depuis le 11 juin pour avoir abrégé la vie de sept patients très âgés et malades en fin de vie, des actes qu'il a pleinement assumés. Il risquait la réclusion criminelle à perpétuité.
L'accusation n'a pourtant requis mardi qu'une peine de cinq ans de prison, possiblement assortie du sursis sur l'intégralité, les avocats du Dr Bonnemaison réclamant l'acquittement pur et simple.
Le Dr Bonnemaison, s'exprimant d'une voix posée et assez calme, à peine hachée, a dit à qui allaient ses pensées au moment du verdict: d'abord aux patients décédés, "qui me hantent le jour, la nuit", à leurs familles, qu'il n'a pas eu le droit de rencontrer depuis trois ans. "Mais je serai toujours à leur disposition s'ils veulent me parler".
Il a ensuite dit avoir une pensée pour le personnel soignant de l'hôpital de Bayonne qui l'avait dénoncé, leur disant que "l'heure est à l'apaisement". Et qu'il est, aussi, à leur disposition pour reparler de tout cela.
Enfin il a remercié ceux qui le soutiennent depuis trois ans, tout particulièrement son épouse Julie, dont il a salué "tout le courage et la détermination".
Les jurés se sont retirés pour délibérer vers 09H15. Ils ont répondu à 14 questions, deux pour chacun des patients décédés.
La première, pour savoir si le Dr Bonnemaison est ou non coupable d'avoir "volontairement attenté à la vie (...) par l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort". La seconde, liée à une éventuelle circonstance aggravante, pour savoir si le patient était au moment des faits, "particulièrement vulnérable en raison de son état physique", et si le Dr Bonnemaison était conscient de cette vulnérabilité.