Quelque 10.000 personnes ont défilé samedi après-midi pour la 19e Gay Pride de Lyon appelant à respecter "le droit à disposer de son corps", et plusieurs milliers ont manifesté à Strasbourg et Toulouse où la marche a été émaillée de quelques incidents.
Parti à 14h00 du parc de la Tête d'Or, sur la rive gauche du Rhône, le cortège lyonnais, coloré et largement dénudé, arborant perruques multicolores, lunettes fluo et oreilles de lapin, a gagné en musique la presqu'île, sans incident.
Au milieu des ballons et des drapeaux arc-en-ciel flottant sous le soleil, figuraient ceux des Jeunes Socialistes, du Front de Gauche, de la CFDT, de la CGT et d'Amnesty International, qui dénonçait les peines de prison à perpétuité menaçant les homosexuels en Ouganda.
Le PCF du Rhône, dans un communiqué, avait refusé de partager le mot d'ordre de la manifestation, qui mêlait ouverture de la parentalité à tous, lutte contre les discriminations et refus de la pénalisation de la prostitution.
Les communistes, favorables à l'abolition de la prostitution et soucieux de maintenir l'interdiction de la GPA, avaient simplement appelé à marcher "pour les droits des homosexuels, des bisexuels et des transsexuels".
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Parmi les revendications, la création d'un "parcours de transition pour les transsexuels", l'ouverture aux homosexuels du don du sang, l'accès à la GPA et à la procréation médicalement assistée et le droit de se prostituer sans que la loi ne "stigmatise, précarise ou mette en danger" les travailleurs du sexe.
"Familles comme les autres !" et "La parentalité n'est pas biologique, elle est politique" clamaient également deux banderoles, alors que Lyon reste l'un des plus virulents foyers d'opposition au mariage et à l'adoption par les couples homosexuels.
La Manif pour Tous avait dénoncé dans un communiqué une "Marche de la Honte", appelant "tous les citoyens" à "exprimer publiquement et massivement leur désapprobation". Aucune contre-manifestation n'a cependant été organisée.
A Toulouse, ils étaient 6.000 selon la police, 30.000 selon les organisateurs, à défiler dans les rues du centre, derrière une bannière proclamant "20 ans de lutte pour l'égalité, on continue". La manifestation s'est déroulée dans une atmosphère relativement bon enfant, au son de la techno diffusée par les chars.
Des représentants de Flag', une association contre l'homophobie au sein de la police et de la gendarmerie, ont cependant été contraints par certains manifestants "extrémistes" à quitter la manifestation, sous les injures. Une représentante de l'association Arc-en-Ciel, Noémie Henry, a "regretté et condamné" ces agissements survenus "alors que nous luttons contre toutes les formes de discriminations".
A Strasbourg, entre 8.000 à 10.000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé sans incident. Le thème de la manifestation cette année était "à quand un monde rainbow ?", pour souligner la persistance de l'homophobie dans de nombreux pays du monde. Les drag queens et autres porteurs de tenues extravagantes étaient largement minoritaires dans le défilé strasbourgeois.
A Metz, la "marche des fiertés" a rassemblé un millier de personnes, selon la police.