Il faut bien que jeunesse se passe. Et pas toujours de manière raisonnable. Un adolescent sur cinq a un comportement à risques vis-à-vis de sa santé, selon une étude Ipsos publiée mercredi.
Ainsi, 19 % des 15-18 ans confient avoir bu jusqu’à l’ivresse au cours des douze derniers mois (un taux qui varie de 17 % pour les filles à 20 % pour les garçons), 13 % déclarent s’être drogués et 11 % ont eu des rapports sexuels non protégés.
Des chiffres non négligeables, «d’autant plus qu’il s’agit d’un questionnaire déclaratif, souligne Michel Fize, sociologue de la jeunesse auteur de L’adolescence pour les nuls (éditions First). Ils sont donc en réalité probablement plus élevés.»
Conscients des risques
S’ils s’adonnent à des conduites à risques, près de neuf jeunes sur dix (89 %) affirment pourtant avoir conscience des dangers auxquels ils s’exposent.
La vaste majorité (85 %) a reçu des informations sur la sexualité, 73 % sur la cigarette, presque autant (72 %) sur le cannabis et 69 % sur l’alcool.
«Qui intervient auprès des jeunes ? Est-ce en classe ? On peut s’interroger sur l’origine et le contexte de la diffusion de ces informations», note Michel Fize.
Pour le sociologue, la sensibilisation à la sexualité, notamment, est insuffisante : «On ne répète pas assez que la protection doit être systématique. Voir que 11 % des 15-18 ans ne se protègent pas, laisse craindre une légèreté d’autant plus inquiétante qu’il s’agit de l’entrée dans la vie sexuelle.»
La volonté de provoquer
De son côté, l’étude trouve plusieurs explications à l’adoption de ces comportements excessifs, à mettre sur le compte de la quête du plaisir et d’une place au sein de la société.
Ainsi, 59 % des jeunes interrogés disent chercher avant tout à éprouver des sensations fortes et plus du tiers (35 %) estiment nécessaire de prendre des risques pour devenir adulte. Pour un quart d’entre eux, dépasser les limites est une source d’amusement, qui vise également à «énerver» leurs parents.
Enfin, l’influence du groupe n’est pas négligeable. Près de 40 % des adolescents interrogés confient vouloir être «intégrés à travers leur apparence» et 35 % ont du mal à dire non à leurs amis.
Adopter une conduite à risques peut être donc aussi n’être qu’un effet d’entraînement.