Soixante-dix signalements "très sérieux" de candidats au jihad en Syrie ont été répertoriés depuis la mise en place d'un plan gouvernemental le mois dernier et "cinq à six départs ont été empêchés", a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur.
"La plateforme et le numéro vert ont reçu 70 signalements très sérieux" et "nous pensons que c'est cinq à six départs qui ont été empêchés au cours des trois dernières semaines", a déclaré Bernard Cazeneuve lors de l'émission "Tous politiques" de France Inter-Le Parisien-France 24.
"Nous avons pu constater que lorsque l'appel est passé et que nous mobilisons immédiatement sur les territoires où vivent ces personnes nos services pour que ces personnes soient accompagnées, écoutées et pour que ces départs soient empêchés; alors nous faisons œuvre utile", a-t-il ajouté.
Parmi ces candidats au jihad empêchés de partir, "il y a des gens issus de toutes cultures, il y a des Français qui n'ont jamais fréquenté la religion musulmane et qui fréquentent plus une radicalité violente sur internet et qui basculent", selon le ministre.
Le plan de lutte contre les filières jihadistes vers la Syrie a été présenté le 23 avril par Bernard Cazeneuve. Une des mesures phares est la possibilité donnée aux proches de candidats potentiels au jihad de les signaler sur une plateforme internet et un numéro vert. Ce dernier, 0 800 005 696, fonctionne depuis le 29 avril.
Environ 300 Français sont engagés sur les théâtres d'opérations en Syrie, selon le ministre. En outre, une centaine d'autres sont "en transit" vers la Syrie, une centaine sont rentrés en France après avoir combattu et 25 ont été tués.
Par ailleurs, interrogé sur le plan d'action régional pour lutter contre le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, le ministre a annoncé qu'il se rendrait à une réunion à partir de mardi en Mauritanie, avec ses homologues du Burkina Faso, du Tchad, de Mauritanie, du Niger et du Mali, pour évoquer notamment la sécurisation des frontières.
"Tout ce que nous pouvons faire en matière d'échange de renseignements, de coopération pour lutter contre le crime organisé, faire en sorte que nous puissions être plus efficaces dans l'identification de ces groupes (...) dans leur démantèlement et leur neutralisation, sera mis en œuvre par la France", a promis le ministre.