Pour lutter contre les discriminations, une majorité de Français jugent les sanctions "efficaces" mais se montrent sceptiques sur les campagnes de sensibilisation et de formation, selon un sondage Harris Interactive pour le magazine Pote à Pote, publié vendredi.
Interrogés sur diverses mesures de lutte contre les discriminations liées à l'origine, la nationalité, la couleur de peau ou la religion, les sondés préfèrent les actions qui mettent les auteurs en accusation.
Ainsi, ils estiment qu'il serait "efficace" de durcir les sanctions à leur encontre (61%) et de permettre des actions collectives en justice contre eux (56%).
De même, la majorité (56%) considère "efficace" de réaliser des "testings" auprès des employeurs et des loueurs et de rendre les résultats publics.
A l'inverse, ils sont 50% à juger "pas efficaces" les CV anonymes, et 51% à estimer "pas efficaces" les candidatures anonymes de logements sociaux.
Le scepticisme est encore plus grand quant aux bienfaits d'une campagne d'information nationale sur l'interdiction de discriminer (53% pas efficaces) et des formations obligatoires pour les employeurs (55% pas efficaces).
Ce sondage est rendu public alors que la justice doit rendre sa décision dans la journée, sur un des plus gros bailleurs sociaux d'Ile-de-France, Logirep, accusé d'avoir refusé en 2005 un logement à un homme au motif qu'il était noir et d'avoir procédé à un "fichage ethnique" de ses locataires.
"Les gens veulent avant tout des sanctions et du flagrant délit", a commenté Samuel Thomas, délégué général de la Fédération des Maisons des Potes, commanditaire du sondage et partie civile au procès de Logirep, qui souhaite "interpeller la garde des Sceaux pour que son dispositif anti-discriminations soit plus efficace".
Le sondage a été réalisé en ligne du 23 au 25 avril auprès d'un échantillon représentatif de 1.445 personnes, constitué selon la méthode des quotas.