La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a promis mardi qu'il n'y aurait "pas d'augmentation" des tarifs d'EDF d'ici au mois d'août malgré la décision du Conseil d'Etat contraignant le gouvernement à faire payer une facture d'électricité rétroactive à la plupart des foyers français.
"Mon souci, c'est que cette parole du gouvernement soit respectée et que, lorsque les Français vont payer leur facture cette année, en 2014, il n'y ait pas de coût supplémentaire par rapport à ce qui avait été promis", a expliqué la ministre sur RMC et BFM TV.
"Et donc je vais trouver une solution (...) de bon sens, concrète, conforme aux textes et aux règles pour qu'il n'y ait pas d'augmentation sur cette période entre aujourd'hui et le mois d'août", a assuré Ségolène Royal.
La plus haute juridiction administrative, qui avait déjà pris plusieurs décisions similaires pour le gaz, a retoqué vendredi les tarifs réglementés d'électricité d'EDF pour les particuliers, pour la période allant de fin juillet 2012 à fin juillet 2013.
En juillet 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avait limité à 2% l'augmentation de ces tarifs, alors même que la Commission de régulation de l’énergie avait calculé qu’une hausse de 5,7% était nécessaire.
La facture rétroactive moyenne devrait osciller entre 20 euros et 40 euros selon le critère retenu concernant la hausse nécessaire des tarifs pour les particuliers en 2012, hausse à laquelle s'oppose donc la ministre de l'Ecologie et de l'Energie.
"Ce que je veux comprendre c'est pourquoi il y a un tel écart entre les critères qui sont donnés pour fixer le prix de l'énergie et la volonté politique, qui, elle, doit l'emporter pour arrêter une politique énergétique", a-t-elle ainsi déclaré.
"La volonté politique doit l'emporter, sinon à quoi servent les ministres, à quoi sert un gouvernement ?", s'est-elle interrogée.
"C'est bien pour faire en sorte qu'il y ait du bon sens, de la justice, et de la protection des consommateurs à un moment où le pouvoir d'achat est en berne", a indiqué Mme Royal, rappelant que 28 millions de Français sont concernés par ce rattrapage éventuel.
"Actuellement je suis en train de comprendre les mécanismes complexes de fixation du prix de l'énergie, ensuite nous en discuterons avec le ministre de l'Economie (...) et nous irons demander un arbitrage au Premier ministre parce que ce sont des sujets considérables", a-t-elle souligné.
L'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 a confirmé par ailleurs que la hausse prévue en août de 5% des tarifs d'EDF pour les particuliers serait, elle, bien appliquée.