Une amende de 2.000 euros a été requise lundi contre Ilitch Ramirez Sanchez, alias Carlos, figure du terrorisme des années 70 et 80, poursuivi pour outrage à l'encontre d'une lieutenante de l'administration pénitentiaire lors de son procès en appel en mai.
Le tribunal correctionnel de Paris a mis son jugement en délibéré au 31 mars.
Il est reproché à Carlos d'avoir proféré des injures, dont certaines à caractère antisémite en marge de son dernier procès devant les assises spéciales de Paris le 22 mai. Devant les policiers, Carlos a contesté avoir traité l'agent des services pénitentiaires de "sale juive", mais a reconnu l'avoir qualifiée d'"Israélienne" et de "sioniste".
S'exprimant avec véhémence au point de se faire rappeler à l'ordre à plusieurs reprises par le président, Carlos a dénoncé une "magouille", un "montage". Pour lui, "99% des surveillants sont des gens honorables", "1% sont des tarés", a ajouté le Vénézuélien de 64 ans.
Depuis 20 ans qu'il est détenu en France, après son arrestation au Soudan par la police française en août 1994, il subit "harcèlement, mauvais traitement, torture", a affirmé son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre.
"La poursuite est bricolée", a-t-elle dénoncé, estimant que les faits reprochés à Carlos relèvent de la loi sur la presse et sont prescrits.
Le procès était initialement programmé en décembre mais le président avait ordonné un supplément d'information pour éclaircir les circonstances de l'incident, survenu sur fond de contentieux avec la lieutenante de l'administration pénitentiaire.
Carlos a été condamné en appel à la réclusion criminelle à perpétuité le 26 juin à Paris avec 18 ans de sûreté pour quatre attentats commis en France il y a trente ans. Ces attentats avaient fait onze morts et près de 150 blessés.
Il avait déjà été condamné à une peine de réclusion criminelle à perpétuité en 1997 pour le meurtre de trois hommes, dont deux policiers, à Paris en 1975.