La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a déclenché mercredi matin le plan de lutte contre les pollutions maritimes (Polmar) à la suite du naufrage du Luno, un cargo espagnol qui a percuté une digue à Anglet. En quoi cela consiste-t-il ?
Institué en 1978 à la suite de la catastrophe de l'Amoco Cadiz au large des côtes bretonnes, le plan Polmar vise à coordonner les opérations des services de l'Etat pour lutter contre des pollutions maritimes.
Il comprend deux volets. Un volet maritime, lorsqu'une intervention en mer est nécessaire. C'est le préfet maritime qui en décide et généralement la Marine nationale qui intervient.
Il peut également faire appel à des moyens maritimes privés, comme des chalutiers équipés de filets spéciaux, pour récupérer les nappes de pétrole éparses et diluées.
Le préfet en première ligne
L'autre volet, terrestre celui-là, est déclenché par le préfet du département menacé ou touché sous l'autorité du ministre de l'Intérieur. Il ne peut le faire que quand il estime que l'ampleur de la pollution est exceptionnelle.
Tous les départements maritimes disposent de leur propre plan Polmar. Le déclencher permet d'appliquer une série de mesures imaginées en dehors de l'urgence, pour faire face à l'urgence.
Avec ce plan, le préfet dispose de l'ensemble des moyens des administrations, locales et étatiques. C’est-à-dire qu'il peut mobiliser autant d'hommes qu'il juge nécessaire pour contenir les effets de la pollution.
Ce sont les personnels des ministères du Développement durable (ex-Equipement) qui sont en première ligne avec les pompiers. Généralement, le préfet organise les opérations en coordination avec le maire de la commune concernée qui peut lui aussi mobiliser ses agents.
Des moyens matériels importants
Outre des avions de reconnaissance et des navires patrouilleurs, Polmar permet aussi au préfet d'avoir à sa disposition du matériel propre à la lutte contre la pollution, comme des barrages flottants.
Il pourra par exemple recourir à des engins utiles à la récupération et au pompage des hydrocarbures (écrémeurs, barges, pompes…) ou au nettoyage des plages et des rochers (cribleuses, nettoyeurs à haute pression). Mais ce matériel comprend également des groupes électrogènes et des tentes nécessaires aux opérations.
Ce matériel est entreposé dans des centres de stockage interdépartementaux. La France métropolitaine en compte huit. Le littoral d'Anglet relève de celui du Verdon-sur-Mer, en Gironde.
Toutes ces opérations se ne déroulent pas dans un joyeux bazar. Les préfectures organisent de temps à autres des exercices pour que les services se coordonnent. Comme en Charente-Maritime, en décembre dernier.
Si la pollution s'étend à d'autres départements, d'autres plans Polmar peuvent être déclenchés simultanément. La coordination de l'ensemble échoue alors au préfet de la zone de Défense concernée qui réfère alors au Secrétariat Général de la Mer, un organisme qui dépend directement du Premier Ministre.
Les précédents
Un plan Polmar avait été déclenché pour le naufrage de l'Erika en 1999 au large de la Bretagne. Le dernier en date l'avait été pour le TK Bremen, en décembre 2011, qui était venu s'échouer sur la plage de Kerminihy (Morbihan).
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