Neuf femmes victimes d' effets présumés néfastes du vaccin Gardasil ont déposé plainte mardi contre X pour "atteinte involontaire à l'intégrité physique et tromperie aggravée" au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
La plainte ne vise pas nommément le laboratoire Sanofi Pasteur MSD, qui a lancé en 2006 ce vaccin contre le cancer du col de l’utérus, car "il y a beaucoup d'intervenants et il faut chercher la responsabilité de chacun", a déclaré à l'AFP leur conseil, Me Camille Kouchner.
Selon l'avocate, ces neuf femmes, âgées de 18 à 24 ans et habitant un peu partout en France, "ont en commun d'avoir contracté des maladies très invalidantes dans les semaines et les mois qui ont suivi la vaccination alors qu'elles n'avaient pas d'antécédents médicaux".
Cinq d'entre elles ont contracté la maladie de Verneuil, une le lupus, une autre la maladie de Guillain-Barré, une est victime de myasthénie, et la dernière souffre d'hypersomnie idiopathique, selon le texte de la plainte de 74 pages.
Fin novembre, le cabinet d'avocat avait indiqué à l'AFP qu'il déposerait trois plaintes de victimes présumées du Gardasil à Bobigny. Ce chiffre a triplé "car chaque jour de nouveaux témoignages de jeunes femmes parviennent jusqu'à nous", a souligné Me Kouchner.
Parmi les plaignantes figure Julie Casellas, atteinte de la maladie de Verneuil, dont la mère Gilberte espère "que la plainte va permettre de faire toute la lumière sur ce médicament et en particulier sur sa composition".
"On veut également que l'on reconnaisse le statut de malade et que l'on sache enfin qui est responsable de quoi", a déclaré cette Marseillaise, contactée par l'AFP.
Sa fille, âgée de 23 ans et vaccinée en 2008, "ne peut pas travailler en dépit d'un diplôme de secrétaire médicale", a-t-elle précisé.
Fin novembre, une victime présumée du Gardasil vivant dans le Sud-ouest avait déposé plainte au parquet de Bobigny contre Sanofi Pasteur MSD et l'Agence du médicament pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine".
Le laboratoire Sanofi Pasteur MSD avait démenti fin novembre tout lien entre le Gardasil et le déclenchement de maladies comme la sclérose en plaques.
L'utilité du vaccin contre le cancer du col de l'utérus fait débat en France, où des patientes ont déjà saisi des commissions régionales d'indemnisation des accidents médicaux, pour des effets secondaires liés, selon elles, au Gardasil.