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Kem One : les syndicats veulent bloquer la production

Manifestation de salariés de Kem One à Lyon le 26 septembre 2013 [Jeff Pachoud / AFP/Archives] Manifestation de salariés de Kem One à Lyon le 26 septembre 2013 [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

A trois jours de la décision du tribunal de commerce de Lyon sur l'avenir du groupe chimique Kem One, en redressement judiciaire depuis mars, les syndicats, inquiets, envisagent un blocage des sites de production mercredi.

Devant le comité central d'entreprise (CCE) réuni lundi matin au siège de Kem One à Lyon, "l'administrateur judiciaire Maître Sapin a informé les élus que certaines conditions suspensives, indispensables à l'aboutissement des plans de reprise, n'étaient à ce jour toujours pas levées", affirme l'intersyndicale CFE-CGC-CFDT-FO-CGT dans un communiqué.

Ces conditions suspensives concernent notamment l'apurement des dettes de Kem One vis-à-vis des ses fournisseurs (Total, Arkema, EDF principalement), les contrats commerciaux avec ces mêmes fournisseurs et les ristournes qui pourraient être consenties, ainsi que les engagements financiers, notamment des pouvoirs publics, que les repreneurs potentiels escomptent.

Selon Franck Zarbo, délégué FO, les engagements pris par les partenaires privés et publics de Kem One sont encore insuffisants - à hauteur d'environ 18 millions d'euros - pour garantir la viabilité d'un projet de reprise.

Faisant part de leur "extrême inquiétude", les syndicats ont demandé "qu'un engagement ferme de la part d'Arkema, Total, EDF et l'Etat soit annoncé au plus tard à l'audience du 12".

La levée des conditions suspensives était nécessaire pour que les repreneurs puissent présenter des offres complètes devant le CCE et que celui-ci rende un avis avant l'audience du tribunal de commerce.

Les organisations syndicales ont décidé à l'unanimité de la tenue d'assemblées générales mardi, sur tous les sites de Kem One, situés essentiellement dans les régions Paca et Rhône-Alpes, "en vue de statuer sur un blocage des unités de production" dès mercredi.

Affirmant qu'ils "ont toujours pris leurs responsabilités dans ce dossier", les syndicats ajoutent qu'ils "ne se rendront pas mardi à la convocation du préfet du Rhône, Jean-François Carenco, tant qu'une solution n'est pas trouvée".

Tout en affirmant "comprendre" ces inquiétudes, M. Carenco a déploré cette décision car cette rencontre "leur aurait permis d'obtenir des informations actuelles et exactes".

"Le gouvernement s'est toujours engagé à ce qu'une décision définitive intervienne avant Noël, ce sera le cas. Et peu importe un report éventuel de huit jours si c'est pour réussir", a souligné le préfet dans un communiqué, précisant que "des réunions sont programmées ce (lundi) soir et demain (mardi) à Paris avec les repreneurs potentiels et certains de leurs fournisseurs".

M. Carenco considère que le blocage envisagé par les syndicats est "une mauvaise idée" car "de nature à inquiéter très fortement des repreneurs de très bonne volonté".

Le tribunal de commerce de Lyon doit mettre fin, jeudi, à l'attente des 1.300 salariés de Kem One concernés par la procédure de redressement judiciaire, ceux de la branche amont (chlorochimie et production de PVC), en choisissant - ou non - un des deux projets de reprise encore en lice.

Ces deux projets ont été déposés par le fonds américain Opengate Capital et par l'industriel français Alain de Krassny, un ancien de Rhône-Poulenc, qui dirige le groupe chimique autrichien Donau Chemie.

Selon les syndicats, jusqu'à 25.000 emplois directs ou induits pourraient être menacés par une liquidation.

Kem One emploie 2.600 personnes dans le monde, dont 1.780 en France, et a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros en 2012.

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