Une étude de l'Institut national de veille sanitaire (Invs) publiée mardi révèle que près de de 500 suicides ont été enregistrés chez les agriculteurs en trois ans, soit un presque tous les deux jours. Une mortalité 20% supérieure à celle de la population française.
Jamais aucune étude n'avait fait un état des lieux officiel sur ce sujet sensible. Et si d'autres études françaises et étrangères avaient déjà montré un risque élevé de mortalité par suicide chez les agriculteurs, les chiffres livrés par l'INVS ce mardi jettent une lumière crue sur cette réalité.
Au total, 417 hommes et 68 femmes sont passés à l'acte entre 2007 et 2009 très précisément. Cela représente un suicide tous les deux jours ou presque. Et surtout cela place le suicide comme la troisième cause de mortalité des agriculteurs (15%) derrière les cancers (32%) et les maladies cardio-vasculaires (19%).
Aucune autre profession n'est autant exposée. Le taux de suicide chez les agriculteurs atteint 35,9 pour 100.000 en 2009, dépassant celui enregistré des ouvriers (31,8 pour 100.000) et celui des salariés en général (24,7 pour 100.000).
Les éleveurs très exposés
Selon l'étude, hommes et femmes privilégient la pendaison. Les hommes recourent également aux armes à feu, tandis qu'une proportion importante de femmes opte pour la noyade.
Les auteurs de l'étude assurent que ce sont les difficultés financières de la profession d'exploitant agricole et notamment des éleveurs qui sont en cause. Leurs observations "coïncident avec la temporalité des problèmes financiers rencontrés dans ces secteurs sur la période d'étude".
Ainsi, en 2008 au plus fort de la crise sur le lait, l'INVS relève un pic de mortalité chez les agriculteurs et en particulier chez les éleveurs bovins. Eux affichent une surmortalité remarquable avec des risques de suicide supérieur de 31 à 47% supérieur à la population en général.
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