L'homme d'affaires Pierre Bergé a plaidé jeudi pour la "suppression de toutes les fêtes chrétiennes" au nom de la séparation des Eglises et de l'Etat. Des propos qui font écho aux récentes déclarations d'un membre de l'observatoire de la laïcité et de Jacques Attali qui souhaitent les remettre en cause.
Un nouveau débat est en passe de se dessiner. Et il risque de diviser.
Jeudi, au micro de RTL, l'homme d'affaires Pierre Bergé a estimé que la France vivait "sous le régime de la séparation des églises et de l'État. Nous ne sommes pas que des catholiques ou protestants chrétiens en France. Il y a une majorité, une grande partie de musulmans. Il y a beaucoup d'autres religions. Pourquoi en effet ne pas en tenir compte ? Je préférerais qu'on soit laïcs jusqu'au bout et qu'à l'exception de Noël, qui est devenu une fête chrétienne et qui était une fête païenne, on supprime toutes les autres. L'Assomption, la Pentecôte, Pâques."
"Ce sont des fêtes commerciales, mais elles restent chrétiennes", a-t-il argumenté. Avant d'enjoindre la France à avoir du "courage" et d'aller "jusqu'au bout".
"Les religions existent, les églises existent. Je trouve normal qu'elles existent, ainsi que les mosquées, a-t-il continué, mais c'est incroyable que l'on soit dans ce régime où il y a des fêtes tous les 15 jours et que ce soit des fêtes chrétiennes."
Et de conclure, "moi, ma proposition, c'est plus de fêtes chrétiennes, plus de fêtes religieuses du tout".
Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir sur Twitter :
Est-ce que @pvgberge aimerait aussi que nous passions à l'an 0 ? Parce que bon, 2012 c'est une référence un peu orientée, non?
— Blanche (@WhiteBkas) September 27, 2013
Des propos radicaux qui font écho à ceux de l'anthropologue Dounia Bouzar, nommée dimanche dernier à l'observatoire de la laïcité. Dans une interview à Challenges cette semaine, elle s'est dite favorable à la suppression de deux jours fériés chrétiens pour être remplacés par l'Aïd et Kippour.
En février dernier, Jacques Attali dans un billet remarqué, avait lui aussi plaidé pour des mesures du même ordre : "Il convient […] d’enlever de notre société laïque les derniers restes de ses désignations d’origine religieuse. Par exemple, les jours fériés ne devraient être que laïcs, tels le 1er janvier, le 1er Mai, le 14 juillet et le 11 novembre. Les autres, dont les noms conservent encore une connotation religieuse (la Toussaint, Noel, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption) devraient se voir attribuer des noms laïcs ("fête des enfants" pour Noel et "fête de la liberté" pour Pâques) ou être considérés comme des fêtes religieuses, que les citoyens pourraient choisir comme jours fériés, parmi d’autres jours fériés pour d’autres fêtes religieuses (Kippour, l’Aïd, l’anniversaire du Dalai Lama). "Il parlait alors d'une "mesure de salut public".
Pierre Bergé condamné pour ses propos sur le Téléthon