Le pétrolier américain Hess Oil a terminé, après un mois et demi de travaux, un forage d'exploration contesté par les militants anti-pétrole de schiste, et démontait jeudi ses installations à Jouarre (Seine-et-Marne), a constaté l'AFP.
Les opposants, qui ont réuni entre 300 et 450 personnes en août devant la plateforme, soupçonnent Hess Oil de se positionner en attendant une éventuelle autorisation de l'exploitation des hydrocarbures de schiste en France.
Le forage, particulièrement profond dans cette région de l'Est du bassin parisien où du pétrole conventionnel est exploité depuis plus de 50 ans, a atteint dimanche 2.918 mètres sous le plancher des vaches, son point le plus bas, a précisé un porte-parole de l'entreprise.
La foreuse a notamment traversé entre 2.250 et 2785 mètres de profondeur la roche-mère du Lias, là où peut se trouver du pétrole de schiste. Plusieurs centaines de mètres de carottes de roche, d'au moins 20 cm de diamètre, ont été remontées à la surface. Leur analyse prendra au moins six mois.
Extraits notamment aux Etats-Unis, gaz et pétrole de schiste nécessitent pour leur exploitation de recourir à la technique de la fracturation hydraulique, interdite en France et controversée pour les risques qu'elle fait courir à l'environnement. Hess, l'un des principaux acteurs américains des hydrocarbures de schiste, s'est à l'origine installé en France pour chercher ce type de pétrole.
Depuis l'interdiction de la fracturation hydraulique, il s'en tient à des forages verticaux conventionnels, et explique poursuivre un programme de mise à jour de la cartographie du sous-sol du Bassin parisien, à la recherche de pétrole qui serait passé inaperçu jusqu'ici.
Outre des poches éventuelles de pétrole conventionnel, "nous allons obtenir des informations sur des hydrocarbures que l'on ne pourra pas produire sans fracturation", c'est-à-dire en particulier du pétrole de schiste, a cependant précisé le porte-parole.
Avant Jouarre, le groupe a déjà réalisé deux forages comparables à Chartronges (Seine-et-Marne) et à Huiron (Marne) qui lui ont coûté 12 millions d'euros chacun, après un investissement initial en France de 45 millions d'euros.
Hess possède en tout neuf permis miniers dans le bassin parisien, des zones où ils peuvent forer à chaque fois un ou plusieurs puits d'exploration.