Des milliers de manifestants ont réclamé dimanche à Barjac (Gard) dans une ambiance festive et bon enfant une "loi claire" interdisant toute exploration et exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
Le défilé, organisé au lendemain de la forte mobilisation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a rassemblé de 7.000 personnes, selon la préfecture, à 15.000 selon les organisateurs. Elles ont défilé dans les ruelles du petit bourg médiéval situé aux confins des Monts de l'Ardèche et des Cévennes, bastion de la résistance au gaz de schiste. En tête du cortège rassemblant toutes les générations et manifestant au rythme des percussions, de nombreux élus, essentiellement locaux, ont manifesté ceints de leur écharpe tricolore. Parmi les opposants, certains avaient fait de longs trajets pour prendre part à la mobilisation.
Au côté du slogan collectif "Non au gaz de schiste, ni ici, ni ailleurs, ni aujourd'hui, ni demain", et de ceux des organisations comme Attac, Greenpeace ou la Confédération paysanne, nombreux étaient ceux qui avaient préparé leurs propres banderoles et pancartes: "Total, n'inschistez pas!" ou "Si vous touchez à notre terre, nous vous déclarerons la guerre". "No gazaran!", ont-ils aussi scandé, adaptant le célèbre "No pasaran!" des Républicains espagnols pendant la guerre civile.
A lire aussi : Notre-Dame-des-Landes : forte mobilisation des opposants
"La ministre de l'Écologie Ségolène Royal n'a cessé de nous faire des promesses non tenues, comme tous ses prédécesseurs. On en a assez, si le gouvernement socialiste veut légiférer, il faut qu'il le fasse tout de suite", avait auparavant réclamé Paul Reynard, l'un des porte-parole des collectifs anti-gaz de schiste, lors d'une conférence de presse. A défaut, la mobilisation, non violente depuis le début, pourrait se transformer en "blocages" : "Nous sommes organisés, s'il faut en arriver là", a menacé Sébastien Espagne, un autre porte-parole du mouvement.
Pour les porte-parole du rassemblement de Barjac, la réforme du code minier est un "serpent de mer". Les collectifs demandent notamment que les 133 demandes de permis en cours d'instructions en France soient rejetés et que ceux qui ont été accordés soient abrogés : "Nous demandons au gouvernement d'avoir le courage politique d'interdire clairement et totalement le gaz de schiste", a résumé M. Reynard.