Une peine d'au moins 15 ans de prison a été requise jeudi à l'encontre d'un jeune homme de 21 ans accusé d'être à l'origine de la chute mortelle fin décembre 2010 d'une jeune femme dans un escalier du métro parisien.
Jugé par la cour d'assises de Paris, l'accusé a expliqué qu'après avoir tenté de voler le téléphone portable d'une première jeune femme, qu'il avait fait chuter sur le quai, il avait voulu fuir au plus vite et quitter la station de métro Etienne Marcel ce 27 décembre 2010.
C'est dans ce contexte que la seconde victime a chuté dans les escaliers, avant de perdre la vie sur une table d'opération à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil.
Mercredi, l'accusé avait expliqué qu'il avait couru "comme un fou" et bousculé la jeune femme de 27 ans, sans la voir tomber ni imaginer une telle issue.
Dans son réquisitoire, l'avocate générale Annie Grenier a quant à elle estimé que l'accusé avait repoussé la victime qui tentait de retenir son agresseur qui s'emparait de son baladeur qu'elle tenait à la main. "Il vient de rater son premier coup, il a besoin d'argent" et voit à côté de lui une jeune femme qui a le même type d'appareil, a-t-elle relevé.
Un vol que l'accusé conteste, mais qui lui vaut de comparaître pour vol avec violence ayant entraîné la mort.
L'appareil, dont les écouteurs endommagés ont été retrouvés sur la victime, n'a pas été retrouvé. "Est-ce qu'il l'a revendu, est-ce qu'il s'en est débarrassé, je n'en sais rien", a concédé la magistrate, soulignant à quel point il est aisé de revendre un baladeur.
S'appuyant sur les témoignages recueillis pendant l'enquête, la magistrate a rappelé que la victime avait crié "non, non" et qu'elle avait agrippé son agresseur "pour l'empêcher de s'enfuir".
"Il se débarrasse d'elle", a poursuivi l’avocate générale, "il l'a vue relever les mains et il s'en va".
Me Jean-Marc Albert, conseil de la famille de la victime, a rappelé qu'un témoin a déclaré avoir vu le jeune homme "bien stable sur ses appuis", qu'un autre a affirmé qu'il "y a vraiment mis toute sa puissance".
"Il la balance dans le vide, il la voit partir à la renverse", a insisté l'avocat de la famille, pour qui la "contestation du vol (du baladeur) est le plus intolérable des mensonges".
L'avocat a dénoncé la "fuite", le "déni", les "mensonges" de l'accusé, qui a expliqué n'avoir eu connaissance du décès de la jeune femme que début janvier, de retour d'un séjour à Londres.
"Comment pouviez-vous ne pas savoir ?", s'est interrogé Me Albert, "c'est une émotion unanime que s'empare de la France", au point que le président Nicolas Sarkozy avait évoqué cette affaire dans son allocution du 1er janvier 2011.
Le verdict est attendu jeudi en fin de journée.